En tenant à ressembler à ce qu'elle devrait être, à la vocation dont elle avait toujours besoin pour s'exprimer, pour se libérer, l'équipe de Tunisie se fait une priorité : fonder le jeu sur les dispositions naturelles des joueurs et pas seulement sur les contraintes tactiques, les exigences souvent excessives des résultats. On ne devient pas un "grand" d'Afrique si l'on ne dépasse pas ses propres défaillances. On le devient encore moins, si l'on ne parvient pas à finir le travail quand l'invitation apparaît si évidente. L'affiche, l'enjeu, le style du match, tout invite aujourd'hui l'équipe de Tunisie à aller jusqu'au bout de ses moyens, jusqu'au bout de ses rêves. Elle ne peut désormais avoir une meilleure motivation. Il est certain qu'à travers le comportement des joueurs et leur rendement sur le terrain, la sélection a fait du CHAN 2011 une responsabilité plus qu'une opportunité et que, pour réussir, il a fallu ainsi placer le contexte dans le jeu, le vrai, plus que dans l'enjeu. En tenant à ressembler à ce qu'elle devrait être, à la vocation dont elle avait toujours besoin pour s'exprimer, pour se libérer, l'équipe de Tunisie se fait ainsi une priorité qui ne peut pas passer inaperçue : fonder le jeu sur les dispositions naturelles des joueurs et pas seulement sur les contraintes tactiques, les exigences souvent excessives des résultats. Tout cela a vite fait d'aider à l'émergence d'un bon nombre de joueurs susceptibles de donner les solutions qui ont souvent manqué à l'équipe, indépendamment de la valeur de l'adversaire, et encore moins du contexte dans lequel elle évolue. On ne va pas jouer à l'ancienne, mais le palier auquel la sélection semble aujourd'hui pouvoir accéder, de par sa nouvelle composition et notamment la valorisation de l'apport des joueurs locaux, mais aussi à travers les résultats qu'elle a su aligner ces derniers temps, ne lui permet plus désormais de revenir aux défaillances du passé. Quelles que soient les périodes, on a toujours vu de bons, comme de mauvais matches. Sauf qu'aujourd'hui, l'engagement, l'esprit de jeu et la créativité sont davantage respectés. Les bonnes idées De tout temps, la confiance est fondamentale pour toute équipe qui tient à s'imposer au-delà de ce qui lui est permis et indépendamment des contextes et des contraintes. Mais quand cela devient un mode de fonctionnement, la sélection pourrait ainsi retrouver une bonne partie de son âme et beaucoup de son innocence. Il y a des scénarios motivants. Menacée comme rarement par la résurgence de ses anciens démons et par le doute qui lui était imposé, l'équipe de Tunisie pouvait certainement vaciller, mais elle est parvenue avec autant de motivation à rester debout et satisfaire ses exigences pour ne pas chuter. En plus de ce qu'elle laisse entrevoir, notamment dans le domaine de l'imagination et de la créativité, du forcing qu'elle ne cesse d'exercer avec brio et abnégation, autant de qualités qui appartiennent du reste aux équipes en parfaite reconstruction, la sélection pense aujourd'hui se procurer des arguments qui ne devraient pas être seulement un stimulant, mais aussi une finalité. C'est pourquoi elle n'hésite pas à peser de son poids, de son équilibre. Toute autre considération ne devait que s'incliner devant l'approche destinée à donner plus de réalisme et une plus grande signification au jeu. Jouer, c'est agir, sommes-nous tentés de qualifier le mode de comportement de l'équipe. Et c'est en définitive à cause de cela qu'on ne saurait passer sous silence les prouesses émanant des joueurs locaux. Il nous semble, et d'ailleurs il n'en sera peut- être pas autrement, que le travail, le vrai, commence à voir le jour. Le football est avant tout une question de motivation. L'histoire l'a souvent démontré. Mais c'est aussi et surtout une question de mentalité et d'état d'esprit. L'équipe de Tunisie en sait aujourd'hui des choses. L'esprit de jeu et la civilisation du football sont toujours les siens en dépit de tant de dérives. Dans le genre de match quelle avait disputé avant- hier face au RD Congo, elle avait de la force et un certain pouvoir de résolution. Ceux-là même qui rendent les choses à leur juste valeur sans oublier l'impeccable spontanéité du geste. Le football qui rend heureux.