LE CAIRE-TEHERAN (Reuters) — Les autorités du canal de Suez ont démenti hier le passage de deux navires de guerre iraniens dans la voie stratégique qui relie la mer Rouge à la Méditerranée, comme l'avait annoncé auparavant la chaîne de télévision publique iranienne en langue arabe Al Alam. La traversée du canal par la frégate "Alvand" et le navire-ravitailleur "Kharg", qui doivent rejoindre un port syrien, est toujours prévue aujourd'hui, ont-elles ajouté. Ce seront les premiers bâtiments de guerre iraniens à franchir le canal depuis la révolution islamique de 1979. Lors du conseil des ministres hier, le chef du gouvernement israélien Benjamin Netanyahu a jugé que l'initiative iranienne était grave et marquait la volonté de la République islamique d'accroître son influence dans la région. Le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, avait dénoncé mercredi dernier une "provocation" iranienne, menaçant d'y répondre. Les autorités égyptiennes ont autorisé vendredi le passage des deux navires. Téhéran a assuré qu'ils ne transportaient pas de matériel militaire ni de composants chimiques ou nucléaires. Les dirigeants israéliens de toutes tendances considèrent l'Iran comme une menace majeure pour leur pays en raison du programme nucléaire militaire mené selon eux par la République islamique. L'Egypte n'interdit la traversée du canal à aucun navire de commerce pour autant qu'il n'y ait pas d'état de guerre. Pour les navires de guerre, de quelque nationalité qu'ils soient, il faut une autorisation des ministères égyptiens de la Défense et des Affaires étrangères. L'agence de presse iranienne Fars avait annoncé fin janvier que des élèves officiers de la marine iranienne partaient pour une campagne de formation d'un an et qu'ils gagneraient la mer Rouge via le golfe d'Aden, puis se rendraient en Méditerranée après avoir emprunté le canal de Suez pour rejoindre un port syrien. Au cours de cette mission, les élèves officiers seront entraînés à défendre les cargos et les pétroliers contre la menace permanente d'attaques par des pirates somaliens, poursuivait Fars.