Dans un passé récent et avant même le déclenchement de la révolution tunisienne, plusieurs organes d'information ont parlé du centre de collecte et de traitement des déchets industriels et spéciaux situé à Jradou pour mettre en exergue ses vertus et ses bienfaits sur l'environnement. Personne n'a évoqué les éventuels effets négatifs du projet, qui a nécessité des fonds importants pour sa réalisation, sur la santé des habitants de cette zone. Maintenant, plusieurs vérités sont mises à jour. Bien informés de l'état des choses, des habitants de la zone de Jradou, relevant du gouvernorat de Zaghouan, ont organisé récemment un sit-in près du centre de collecte et de traitement des déchets industriels et spéciaux pour manifester leurs inquiétudes au sujet des éventuels impacts de ce centre sur la santé de l'homme et du milieu naturel. Un financement extérieur Le ministère de l'Agriculture et de l'Environnement a pris en compte la préoccupation des citoyens puisque les responsables ont contacté nombre d'experts indépendants en vue d'effectuer des enquêtes dans le but de vérifier si ce centre a réellement des impacts nocifs sur l'homme et la nature. Dans ce cas, une évaluation des dangers serait faite avant de prendre les dispositions qui s'imposent. En tout cas, les habitants seraient protégés contre les risques présumés en temps opportun, rassurent les responsables du ministère. Une rencontre avec les experts devrait d'ailleurs être programmée en présence des habitants de Jradou qui ont toujours demandé une amélioration de leur situation sociale parallèlement au développement économique de leur zone, ce qui est tout à fait légitime et compréhensible. Cela entre bien dans l'optique du développement durable qui concilie entre une dynamique socioéconomique et la protection de l'environnement. D'ailleurs, le centre en question est considéré, à juste titre, comme l'un des grands projets environnementaux réalisés au cours des dernières années avec un financement extérieur dans le cadre de la coopération tuniso-allemande. Des techniques de pointe se basant sur les normes internationales les plus récentes sont utilisées dans ce centre, qui devrait, en principe, tenir compte de la sécurité et de la santé de l'homme et du milieu naturel. En outre, le système de collecte et de traitement devrait être conforme aux conventions internationales en vigueur relatives à la protection de l'environnement. Selon lesdites conventions, la Tunisie (comme tous les autres pays contractants) n'est pas autorisée à importer des déchets. Le centre ne fait que traiter les déchets qui proviennent des entreprises industrielles tunisiennes uniquement. Il s'agit généralement des restes des matières premières utilisées dans la production. Ces déchets peuvent être liquides ou solides avec possibilité de les valoriser. Le centre n'est pas autorisé non plus à traiter les déchets hospitaliers, à rayons, explosifs ni les déchets ménagers y compris le plastique et les batteries. Des échantillons sont analysés En principe, des dispositions préventives ont été prises pour protéger la nature lors des études relatives à la réalisation du projet. De plus, l'exploitation du site est soumise à un contrôle minutieux de la part de l'Agence nationale de gestion des déchets conformément à un cahier de charges. Celui-ci a été élaboré par des experts locaux et internationaux qui ont concentré leur intérêt sur une exploitation saine du centre pour protéger le milieu naturel. Les lois à caractère technique et environnemental seraient bien appliquées. Pour preuve, le programme mis en œuvre comporte des analyses des échantillons prélevés des bassins de collecte des eaux pluviales. Les déchets traités sont compacts et des échantillons sont analysés avant leur enfouissement. Le centre (qui est exploité par une entreprise internationale spécialisée dans ce domaine) est contrôlé par des experts de l'Agence nationale de protection de l'environnement. Il fait travailler des ingénieurs, des administratifs, des techniciens et des ouvriers dont 37 de Jradou, 2 de Oued El Kenz, 5 de Zriba et 6 de Zaghouan-Ville. A noter que seulement 4 personnes ont été recrutéems en dehors de la région. Le centre a eu un effet d'entraînement en permettant la création d'entreprises spécialisées dans le transport des déchets. Des laboratoires ont été sollicités pour les analyses chimiques des déchets et des bureaux d'études ont été chargés de l'expertise.