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Pour une nouvelle politique agricole
OPINIONS
Publié dans La Presse de Tunisie le 09 - 03 - 2011


Par Leïth BEN BECHER *
Si l'agriculture contribue pour 12% au Produit Intérieur Brut, voire plus si l'on comptabilise la part de l'agro-alimentaire et qu'elle occupe encore près du quart de la population active, elle souffre malheureusement, toujours d'un déficit d'image autant que d'un manque flagrant de représentation. Cet état est, en fait, hérité de l'histoire contemporaine du pays et d'une certaine conception des priorités économiques arrêtées au lendemain de l'indépendance. Mais il est, aussi, dû à la désaffection à peine dissimulée, sinon une certaine défiance des élites dirigeantes vis à vis du monde paysan depuis l'indépendance.
Notre profession pourtant nombreuse, (prés de 500.000 agriculteurs au dernier recensement) est la moins bien représentée politiquement. Comme il est, par ailleurs, vrai que l'unique syndicat agricole qu'est l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (Utap) héritière de l'Union nationale des agriculteurs, voulue par Bourguiba contre l'Ugat jugée proche de Ben Youssef, n'est aujourd'hui, qu'une organisation dite nationale (comme bien d'autres) destinée à encadrer les professionnels pour mieux les domestiquer. Les deux dernières décennies n'ont fait qu'aggraver cette situation en réduisant encore plus le rôle syndical au bénéfice du rôle politique de second plan, faisant de l'Utap une officine du RCD ayant pour tâche essentielle d'embrigader des professionnels agricoles et des pêcheurs de plus en plus marginalisés et atomisés.
Nous avons espéré, un moment, que le dernier congrès de l'Utap tenu en avril 2010, permettrait un sursaut. Malheureusement, ce ne fût qu'un énième rendez-vous manqué !
C'est en grande partie pour cela que nous assistons depuis plus d'un mois et demi, à une vague de contestation qui s'est propagée à travers les régions et qui a, notamment, conduit à la démission de M. Mabrouk Bahri de la présidence de l'organisation agricole. Mais cette «victoire» symbolique du camp des contestataires, n'était pas une fin en soi. Elle devait marquer le début d'une rénovation en profondeur ayant pour but de bâtir sur des bases nouvelles, une organisation syndicale plus représentative et plus crédible. Or, force est de constater que les choses tardent à bouger et l'on se rend compte que, malgré la persévérance de beaucoup ici et là, qui ont réussi à faire bouger les lignes; la rénovation tarde à venir, tant est encore grande la résistance des apparatchiks de l'Utap, arc-boutés sur leurs acquis, sinon leurs privilèges, et tant sont nombreux les foyers réactionnaires qui n'entendent rien céder et s'opposent à tout changement.
Mais d'une manière ou d'une autre, la refondation du syndicat agricole s'imposera et cela doit intervenir très vite. Car, face aux nombreux défis de notre agriculture et dans la perspective d'une redéfinition négociée de la politique agricole nationale pour les années à venir, la structure actuelle de l'Utap peu représentative, n'est pas en mesure d'être un partenaire crédible des pouvoirs publics.
Défis et perpectives
Notre agriculture est à la croisée des chemins, obligée de faire face à une double contrainte ; celle de la libéralisation des échanges (notamment avec une Europe qui soutient fortement son agriculture) d'une part, et de la nécessaire adaptation aux changements climatiques, dont les effets sont particulièrement marqués en Méditerranée, d'autre part.
Or, les agriculteurs assistent désemparés depuis quelques années, à un désengagement de l'Etat des activités d'appui et de soutien à la production, en même temps qu'à une politique unilatérale de dérégulation des prix, qui les fragilise chaque jour un peu plus et qui risque si rien n'est fait pour redresser cette tendance, de condamner de larges secteurs productifs comme les céréales, l'huile d'olive et l'élevage. A terme, c'est notre sécurité alimentaire que l'on met en péril.
Il est donc vital que les agriculteurs puissent rapidement se prendre en main pour être des interlocuteurs responsables et crédibles des pouvoirs publics (ministères de l'Agriculture, du Commerce et des Finances notamment) sur des thèmes majeurs et notamment sur :
La situation économique et financière des agriculteurs, toutes catégories confondues, de plus en plus fragilisée par le double effet d'une fausse libéralisation (l'homologation des prix est toujours pratiquée aux dépens des paysans) et de l'explosion des coûts de production,. Mais il y aussi le poids insupportable des taux d'intérêts bancaires aggravé par la récurrence des années de déficit hydrique et enfin la totale inadaptation d'un système de crédit qui ne touche seulement que 7% des agriculteurs.
La nécessité d'une organisation des filières de production ainsi que des marchés, afin de garantir les intérêts des producteurs, de sécuriser les approvisionnements et d'assurer la traçabilité des produits de plus en plus réclamée par les consommateurs. Ceci sans parler de la nécessité qu'il y a de prévoir des mécanismes de régulation et de soutien publiques. Car la dernière crise alimentaire de 2008 nous a montré combien il peut être risqué de mettre l'agriculture d'un pays entre les seules mains du commerce mondial et son autorégulation supposée.
L'urgence d'une mise à niveau de l'agriculture, qui devrait être au moins équivalente à celle dont a bénéficié l'industrie avec des moyens conséquents et des objectifs à respecter définis en concertation. D'autant qu'à travers des décennies de politique de prix administrés et des transferts que cela a permis, les agriculteurs ont largement financé l'essor de larges secteurs de l'économie nationale et ainsi contribué à la « paix sociale ». Ce ne serait donc qu'un juste retour des choses.
Faute d'une action ambitieuse et concertée entre un gouvernement qui aura acquis la légitimité par les urnes et une profession organisée et représentative pour la définition de notre politique agricole sur ces thèmes et sur bien d'autres, la prochaine étape avec notamment l'ouverture annoncée de nos frontières aux produits agricoles d'Europe et d'ailleurs, risque d'être bien dévastatrice aussi bien pour nos paysans que pour notre pays.
* Agriculteur, président de Groupements de développement agricoles


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