Un coup de colère de l'entraîneur marsois, qui a menacé de démissionner, a mis fin à une nonchalance qui n'a que trop duré Près de trois mois d'arrêt de la compétition et l'ennui qui a fini par gagner les Marsois. Il y a déjà une semaine, l'entraîneur des "Vert et Jaune" a exprimé son désarroi sur nos colonnes, nous confiant une idée qui lui trotte : "J'attends à ce qu'une décision tombe au plus vite. Ou bien on joue ou bien je cherche un club, un championnat à disputer". C'est que face à la nonchalance des joueurs aux entraînements, le technicien français a fini par craquer mercredi dernier. Il ne pouvait plus supporter les retards à répétition des siens. Il a suffi qu'un bon nombre d'entre eux n'arrive pas à l'heure (9h30) pour que Buscher se mette dans tous ses états et annonce son départ. Il a fallu tout le pouvoir de persuasion et l'intervention des responsables du club pour que l'entraîneur revienne sur sa décision. Ce que ne supportait pas Buscher c'est que les joueurs se servaient de la révolution comme prétexte pour justifier une absence ou un retard : "Avec l'arrêt du championnat, c'est déjà assez compliqué. On ne peut pas tout le temps motiver les joueurs sans objectif sportif à l'horizon. J'essaye d'être compréhensif. Dix jours durant, j'ai toléré le rendement mi-figue mi-raisin sur le terrain, notamment lors des sorties amicales. Je peux comprendre l'attitude de tout un chacun durant les premiers jours qui ont suivi la révolution du 14 janvier mais, trois mois après, je ne peux accepter qu'on me dise qu'on est arrivé en retard car on a amené sa maman faire des courses ou qu'on se serve encore du 14 janvier pour expliquer une baisse de régime aussi bien à l'entraînement que lors des matches amicaux.", explique l'entraîneur marsois pour qui : "Si on n'est pas capable de venir à l'heure aux entraînements et qu'on ne peut offrir du spectacle, on ne peut pas prétendre être un footballeur professionnel. Durant la réunion que j'ai eue mercredi dernier avec responsables et joueurs, j'ai dit ce que j'avais sur le cœur. Dès le lendemain, tout est revenu dans l'ordre et j'ai retrouvé chez mes joueurs les valeurs que nous partageons tous en tant que professionnels de football, à savoir agressivité dans le jeu, rigueur et envie. Nous n'avons pas à nous plaindre d'autant que malgré la difficulté de la situation, nos émoluments sont honorés à temps. Je trouve que les footballeurs tunisiens sont très bien payés. Ils n'ont donc pas à se plaindre car ils sont financièrement privilégiés.", estime le technicien français. Message reçu Le discours de Gérard Buscher semble avoir enfin été bien reçu. Le lendemain de la réunion, l'ASM s'est imposé par trois buts à zéro face au club divisionnaire du Fahs. Mohamed Touati a marqué un doublé et Baker a triplé la mise. Ce qui rassure le coach français, c'est que l'enthousiasme est revenu dans l'esprit de ses joueurs. "Depuis jeudi, je suis satisfait du rendement de mes joueurs aux entraînements. Ils arrivent à l'heure. Finis donc les retards qui avoisinaient parfois les vingt minutes. J'attends confirmation lors des deux prochaines sorties amicales prévues cette semaine. Ce qui est bien, c'est que tout le monde s'attelle à la tâche.", déclare Buscher. Le staff technique prévoit un match le mercredi face au CAB ou un club de Ligue II. Dimanche prochain, l'ESHS sera l'hôte de l'ASM. L'incident marsois concerne non seulement les joueurs marsois, mais l'ensemble des footballeurs tunisiens. L'arrêt du championnat n'a que trop duré et il est temps que le sport-roi reprenne ses droits en Tunisie. Les jeunes de Thala à l'honneur Une belle initiative a été prise le week-end dernier. Sur invitation de l'Avenir Sportif de la Marsa, deux équipes cadette et junior de Thala ont été conviées pour passer un week-end prolongé dans la banlieue nord de Tunis. Un bus a été affrété par l'ASM pour ramener les jeunes footballeurs de Thala qui ont élu domicile à la maison des jeunes de La Marsa. Au programme du week-end, des matches de football avec les jeunes de l'ASM et des visites à Sidi Bou Saïd et Carthage. "Le séjour de nos invités s'est passé dans une ambiance exceptionnelle. C'est une initiative de l'Avenir Sportif de la Marsa en guise de solidarité et de reconnaissance à une ville de martyrs.", nous a déclaré M. Taoufik Ben Ncib, président de la section de football jeunes au sein de l'ASM. Un beau geste qui traduit les nobles valeurs que prônent le sport et le football en particulier.