Le bureau fédéral a défendu ses réalisations à mi-mandat. Les clubs ont parlé librement et proposé des mesures pour aller de l'avant. Ça commence à bouger… Cette fois, on n'a pas eu affaire à une assemblée qui ressemble à l'avant-14 janvier. Pas de discours politique, pas de propagande et pas de sujets tabous. Clubs et bureau fédéral ont parlé librement pour aborder tous les sujets d'actualité du tennis tunisien. De l'état des lieux au niveau de la FTT, bien sûr, aux problèmes des clubs, en passant par la requête de la destitution et les projets futurs à réaliser. Presque trois heures de vifs débats avec, par moments, une certaine tension. Les représentants de clubs étaient libérés des pressions de l'ancien système. Ils ont exprimé leur volonté de changer la réalité du tennis en Tunisie. Mehrez Boussayène, président de la FTT, a eu tout le temps de défendre le bilan de son bureau tout en reconnaissant les défaillances, mais en mettant en avant sa bonne volonté. Rapport moral et financier approuvé (13 clubs sur les 18 présents), trois nouveaux clubs investis (TCSayada, Union Métouia et TCSidi Bouzid), mais aussi beaucoup d'attention au sujet de la requête de destitution: ce sont là les faits saillants de cette assemblée évaluative. Malgré l'absence d'une dizaine de clubs (chose aberrante à notre avis), les travaux ont été riches en enseignements. Résultats probants… Le rapport moral, un peu trop détaillé, a couvert l'ensemble des réalisations de la FTT depuis son investiture, il y a deux ans. On y constate l'amélioration constante des résultats des joueurs tunisiens, principalement Malek Jaziri et Ons Jabeur (belle remontée au classement), sans oublier le nombre de médailles remportées (76) en 2009-2010 et les titres de champion d'Afrique des jeunes 2010. L'accent a été mis également sur le recyclage (stage d'entraîneurs), la formation continue des techniciens et le développement de la base des arbitres. La FTT, selon son rapport moral, a misé sur la promotion du tennis dans les régions et le soutien aux clubs (subventions et financement de la dotation des tournois internationaux). Le bilan est intéressant dans l'ensemble avec surtout un bond dans les résultats de quelques joueurs. N'empêche que beaucoup reste à faire, notamment au niveau du staff technique qui doit être renforcé. Les chantiers ne manquent pas. Le rapport financier montre un résultat négatif : 91.455.934 au 30/06/2010. Les produits s'élèvent à 666.637.800, montant insuffisant pour mener à bien le développement du tennis. Boussayène : «Je ne démissionnerai jamais…» Les interventions des représentants de clubs ont été riches en doléances et en critiques. C'était ouvert, tendu parfois, mais utile et significatif. Pour les doléances vis-à-vis du bureau fédéral, chacun avait son point de vue. Face à tout ce qui lui a été reproché, Mehrez Boussayène, président de la FTT, a défendu le bilan du bureau fédéral. «Hormis des objectifs que le temps ne nous a pas permis de réaliser et tout en reconnaissant qu'il y a eu des défaillances dans notre travail, je crois que nous avons tenu une bonne part de nos promesses électorales. On a consolidé le travail du bureau sortant et essayé de venir à l'aide aux clubs dans la limite du possible. Nous travaillerons sur la création des ligues et sur la formation des entraîneurs. La FTT débourse chaque année 72.000 dinars pour aider les clubs à organiser des tournois ITF et des futures. Alors que c'est aux présidents de clubs de trouver les finances nécessaires. Pour ce qui est de la requête des clubs, je serai le premier à respecter la loi. S'il y a les deux tiers de clubs qui contestent le travail du bureau fédéral, la loi sera appliquée. Toutefois, je ne démissionnerai jamais par respect pour les clubs qui ont élu ce bureau fédéral. J'aurais bien aimé que l'on nous entende d'abord avant de faire quoi que ce soit. Mais, je reconnais qu'il y a un malaise général. N'empêche, l'actuel bureau fédéral a fait de bonnes choses et les résultats le montrent… L'académie fédérale, les ligues et la formation, ce sont nos axes stratégiques», a-t-il dit. La vérité sur une requête Une requête de 28 clubs qui demandent la tenue d'une assemblée extraordinaire et qui veulent destituer l'actuel bureau fédéral a été déposée le 31 mars à la tutelle. C'est le moment fort de cette assemblée. Il faut rappeler que le TCSousse a retiré sa signature de cette liste, mais le nombre demeure important. Si la tutelle valide les 27 signatures apposées (une vérification qui va prendre un peu de temps), la requête réussira à provoquer l'assemblée extraordinaire. Et c'est à cette dernière de valider par un vote la destitution du bureau fédéral. La procédure est déclenchée entre ceux qui la réfutent et ceux qui la soutiennent. Y a-t-il quelque chose qui va changer? On attendra la suite, mais rappelons que le nombre de clubs affiliés et concernés par cette procédure s'élève à 33, comme l'a souligné le représentant de la tutelle.