La stérilité offensive de l'équipe aghlabide est imputable au manque de réussite, aux limites techniques, mais aussi à certaines contraintes tactiques. A méditer En dépit de ses sept victoires dont une en déplacement et de son classement confortable au milieu du tableau, la JSK n'a, à son actif, que la bagatelle de treize buts marqués en dix-neuf matches disputés. Soit huit matches sans le moindre but. Voilà une piètre prestation, sur le double plan de l'animation offensive et de la concrétisation, qui nous laisse perplexes et nous pousse à nous poser bien des questions : pourquoi cette maigre moisson de buts ? Pourquoi cette pénurie de buteurs patentés? Qu'a fait le coach kairouanais pour remédier à cette situation embarrassante? Force est de constater que les buteurs racés et les avants de métier sont devenus une denrée rare par les temps qui courent. Beaucoup de joueurs sont reconvertis en attaquants et beaucoup de défenseurs et de milieux se portent carrément à l'attaque, en phase de relance, pour créer le surnombre et éventuellement marquer des buts. La preuve, c'est qu'un défenseur, Mamadou, un excentré droit, A.Hlali, et un stratège, B. Ghannem, ont marqué, à eux trois, sept buts contre six buts marqués par trois des nombreux attaquants qui se sont relayés en pointe, en l'occurrence, N. Missaoui, M. Ameur et H. Jaber. Les deux meilleurs buteurs kairouanais, à savoir, B.Ghannem et N.Missaoui, ont marqué chacun trois buts. Loin, très loin des deux meilleurs buteurs du championnat, le «Sang et Or» Eneramo et l'Etoilé Akaïchi. La petite prestation des avants aghlabides est révélatrice de leurs limites techniques mais aussi d'un état d'esprit pesant : manque d'inspiration, d'imagination, de vivacité, de vélocité, de percussion, de lucidité et d'opportunisme. L'exemple le plus frappant et qui illustre le mieux cet état d'esprit demeure, sans conteste, celui de l'Ivorien Claude Gondo qui — quoique second meilleur buteur de la saison écoulée en Ligue 2 — n'a réussi à inscrire aucun but en treize matches joués, avant d'être cédé à l'ASG, lors du mercato d'hiver. Mrad Mahjoub demeure convaincu — plus que quiconque — que beaucoup reste à faire, au niveau de l'animation offensive et de la concrétisation, et ce, en dépit de la présence dans le groupe de quelques éléments qui s'appliquent à fond et qui se dépensent sans compter pour trouver la réussite escomptée. Et Mrad Mahjoub d'enchaîner : «Nos avants sont peu véloces et percutants du fait qu'ils manquent de rapidité et d'imagination. Ils sont, la plupart du temps, incapables de varier le jeu et d'enchaîner, avec succès, les accélérations, les permutations et les incursions pour être en mesure de déjouer la vigilance adverse et trouver la faille. Sans oublier le mauvais état de la pelouse qui les empêche d'évoluer à l'aise et de développer un jeu technique et efficace». Le poids des contraintes tactiques A vrai dire, les raisons de cette indigence offensive sont à rechercher aussi dans les considérations purement tactiques, liées aux circonstances propres à chaque match disputé. Les joueurs sont ainsi amenés à opter pour la rigueur défensive et la prudence plutôt que pour l'audace et l'esprit d'initiative. Ils ont aussi tendance à neutraliser les velléités offensives et à éviter de se faire piéger plutôt qu'à asseoir leur propre jeu offensif et à tisser la victoire. Cela se voit d'emblée au niveau de chaque formation rentrante, généralement constituée d'un duo axial, de deux latéraux et de trois pivots-récupérateurs dont la tâche primordiale consiste à saper les raids offensifs adverses, à tuer dans l'œuf les assauts orchestrés par leurs vis-à-vis et à réduire à néant toutes les tentatives adverses de s'infiltrer dans leur propre zone. La récupération des balles perdues, la progression avec le ballon vers l'avant et les services judicieux en direction de leurs équipiers de l'attaque se font de façon timide et sporadique et ne portent que rarement leurs fruits. Avec deux milieux offensifs aptes à se reconvertir en ailiers et un seul attaquant en pointe, toute prétention de créer de vraies occasions de scorer et de pouvoir les concrétiser deviendrait abusive.Et Mrad Mahjoub de conclure : « La sécurité et la bonne organisation défensive sont nos deux priorités. Une fois assurées, nos milieux et nos avants peuvent s'extérioriser à fond, construire un jeu offensif et trouver l'efficacité escomptée. Nous y travaillons sérieusement et je suis certain que nos efforts finiront par être récompensés».