Le prétexte ? Un tournoi de jeu de boules dans le désert. La raison profonde ? La remise en selle de la destination Tunisie à travers un événement qui démontre que notre pays, en dépit du changement radical qu'il vient de connaître, demeure immuablement une terre accueillante, hospitalière. Pour le démontrer, ce happening singulier organisé par deux partenaires, l'Association Carthago, présidée par notre compatriote Azdine Ben Yacoub qui, depuis deux décennies, opère depuis Paris pour promouvoir sa terre natale, et l'Office national du tourisme tunisien. De concert, ils ont imaginé cette manifestation originale, un tournoi de jeu de boules en plein désert, du côté de Tozeur, à laquelle ils ont convié une trentaine d'hôtes de marque de la scène française, communicateurs, organisateurs d'événements sportifs, vedettes du petit et du grand écran. La plupart des invités se rendaient dans cette région de Tunisie pour la première fois mais aussi bien eux que les familiers de ces lieux sont allés de surprise en surprise, la moindre n'étant pas la qualité des participants tunisiens au tournoi qui se sont chargés de rappeler à leurs hôtes que, dans ce domaine comme dans d'autres, les Tunisiens savent également être de l'élite. «Premier tournoi du Jasmin». Telle est l'appellation que les organisateurs ont retenue pour cet événement. Sous cet intitulé, ils ont concocté un programme qui, du jeudi 7 au soir au dimanche 10 avril à midi, a amené ce groupe à s'immerger dans cette Tunisie des profondeurs et de la magie oasienne. Le groupe comprenait des faiseurs d'opinion de premier plan, des figures bien connues du public tels Patrice Laffont, célèbre animateur à France Télévision, Pierrette Brès et Pierre Fulla, journalistes dans la même institution, aussi bien que la chanteuse Julie Pietry ou la comédienne Sophie Darel. Etaient également présents des faiseurs d'opinion, des créateurs d'événements moins connus du grand public mais tout aussi décisifs. Si le prétexte à cette immersion est le tournoi inattendu, tous les participants n'en étaient pas moins conscients qu'il débarquaient dans un pays à la fois millénaire et pourtant tout neuf. Ils étaient impatients de (re)découvrir la magie des lieux. Mais tous avaient suivi au jour le jour les événements qui ont jalonné la révolution tunisienne; ils en connaissaient toutes les péripéties et les principaux acteurs. Tous étaient assoiffés de détails, d'explications. Ils parlent de la Tunisie avec un mélange d'admiration, de sympathie et de confiance. Pour répondre à leurs attentes, et avec la complicité d'une météo militante elle aussi, les organisateurs ont mis en branle des circuits, certes classiques, mais au plus près des réalités du pays, telles qu'elles apparaissent dans cette ère post-révolutionnaire, de sorte que les visiteurs n'évoluent pas dans un bocal transparent mais bien dans l'environnement réel du pays. Jusque dans le tournoi, auquel ils ont convié des joueurs locaux et de l'île de Djerba qui ont constitué des équipes mixtes avec leurs homologues français sous l'œil bienveillant des membres du comité local de défense de la Révolution, venus, sous les applaudissements des invités étrangers, découvrir d'autres manières d'action militante au profit de la région et du pays. Rassurer nos partenaires étrangers sur la stabilité et la sécurité en Tunisie est l'impératif du moment pour relancer la machine touristique, si indispensable au redécollage économique. Cela ne saurait toutefois être le seul objectif à poursuivre au travers d'une action promotionnelle. Il ne s'agit pas de mettre en valeur la seule performance sécuritaire. Il faut montrer ce qu'il y a derrière cette performance. Dans un pays où la présence policière est infiniment moins visible que par le passé et se manifeste en dehors de tout comportement arbitraire, jouir d'une telle sécurité ne relève pas d'une simple équation technique ; c'est la manifestation d'un profond enracinement de traditions ancestrales, de valeurs fondamentales empreintes de respect pour autrui et de convivialité dans un esprit de partage et de solidarité. Sous cet angle, l'opération qui s'est achevée hier a pleinement atteint ses objectifs.