Amorcée le lundi 15 mars dernier à la Maison maghrébine de la culture Ibn-Khaldoun, la dixième édition du «Cinéma de la Paix», sous l'égide du Ciné-club de Tunis, créé en 1998, et sous la grande enseigne de la FTCC (Fédération tunisienne des ciné-clubs), a pris fin dimanche. Après des journées chargées en qualité filmique, relationnelle, communicative et artistique, ces rencontres, devenues incontournables pour les cinéphiles tunisiens, ont continué sur leur belle lancée. Réunions d'abord dédiées à l'idée de «paix», elles ont proposé, tout au long de la programmation 2010, des événements fidèles à leurs objectifs et préoccupations. A savoir projections, débats et table ronde autour des thématiques centrales de cette 10e édition. Pour la clôture, c'est un concert «Real Groove Mouvement», assuré par la jeune et prometteuse génération tunisienne, «Jazz Oil» et «Dub Mel'Kabba» qui a assuré la relève. Quand nous savons que cette association spirituelle et musicale est de surcroît offerte et consacrée à la mémoire d'Asma Fenni, l'une des fondatrices du «Cinéma de la Paix», nous n'en sommes que plus respectueux et touchés. Intention des organisateurs, attention du public et détonation du souvenir se conjuguent alors, pour faire revivre, l'espace et le temps d'un rendez-vous, la souvenance d'une camarade partie trop tôt. Rien d'étonnant quand nous prenons réellement conscience au fil des années, et au fil des programmations successives du Ciné-club de Tunis, du désir d'engagement que s'inculquent ses intervenants et disciples. Pour mettre sur pied et en marche des réflexions autour des identités individuelles et collectives, des histoires personnelles qui débouchent sur des questionnements existentiels. Afin de pointer du doigt notre «Grande Histoire», celle d'une humanité qui, toujours, se déchire et se réconcilie. Oui, car somme toute, c'est continuellement sur cette note d'espoir que depuis dix ans, environ soixante films et autant de séances parallèles de «Cinéma de la Paix» veulent aboutir. En restant intransigeants sur la diversité des supports présentés, pratiques plurielles et synonymes de tolérance. Après avoir accueilli un public curieux et averti, cette édition 2010, qui a présenté six films avec six thématiques différentes, des ateliers «scénario» et des ateliers d'analyse filmique, s'est terminée avec un goût très particulier. Celui d'une ardente nostalgie, de celles que l'on ressent devant les grands absents... Un moment certainement habité par une sincère émotion, et nous ne pouvons que dire, pour rester fidèles aux aspirations optimistes de tels projets : «The Show Must Go On».