Pour la septième année consécutive, a lieu le Festival méditerranéen de la guitare, qui a célébré son ouverture le 21 mars dernier, au Théâtre municipal. Programmé pour une première soirée, voulue jeune et énergétique, la fête s'est révélée sympathique, avec un public présent, certes peu nombreux, mais attentif et visiblement habitué. C'est Hichem Himrit, un des principaux organisateurs du festival qui a donné le coup d'envoi, en s'adressant d'abord à l'assistance, accompagné pour cette présentation orale de Karim Ben Amor, l'animateur radiophonique et télévisuel, qui ne manque jamais une occasion pour nous rappeler ses tendances de «rocker». Hichem Himrit, qui est aussi musicien guitariste de formation et de profession, est réellement engagé pour la diffusion de sa passion, dont le fief aujourd'hui pourrait être l'école de guitare et de musique actuelle Django Reinhardt. Une introduction où les deux hommes ont exposé la totalité des événements qui feront cette 7e édition, entre «festival in», à savoir les concerts en soirée au Théâtre municipal, au Centre culturel d'El Menzah 6 et au Tunis Grand Hôtel, et le «festival off», à savoir les masters-class, workshops et autres ateliers, dédiés aux rencontres entre les artistes et les jeunes musiciens, amateurs et étudiants en musique. Des séquences qui promettent donc d'être enrichissantes. C'est après leur annonce que Hichem Himrit a ouvert le bal, en duo avec Scarlette Khoury, membre de l'Orchestre Symphonique de Nice. Cette jeune harpiste a été une découverte pour le public tunisien, qui a pu délicatement la suivre, en audition de nombreuses reprises, conduite par la guitare et le chant de Himrit. Première partie nostalgique pour une majorité, les titres joués allaient des Beatles, à John Lennon, de Lionel Richie, à Michael Jackson, en passant par le «pape» contemporain de l'instrument emblème du festival, Django Reinhardt. En changeant complètement d'ambiance et de ton, cet harmonieux préambule a laissé place au groupe tunisien «Brabra Generation», pour réveiller une importante partie du public, les plus jeunes et les adolescents. En effet, leur répertoire «reggae», «ragga», «rap» et «r'n'b» est un véritable cocktail molotoff, rythmé et dansant, avec des paroles qui se veulent en quelque sorte engagées. Ils parlent de problèmes liés à la misère sociale, à l'immigration clandestine, à l'injustice citoyenne, et n'oublient pas de discourir de maux toujours universels : l'amour, ses rencontres et ses ruptures. Pour conclure cette soirée d'ouverture, ce sont les artistes de Slam Alikom qui se sont emparés des planches, avec ce qui les caractérise le mieux, leur humour décalé, ironique à souhait. Plusieurs personnes, chacune attelée à sa mission, les guitaristes, le percussionniste, le batteur, et le «slameur», Hatem Karoui, débarqué comme une pastille effervescente sur la scène. Des textes, des expressions intelligentes sur fond de rimes endiablées, et des déhanchements mélodiques ont donc terminé l'inauguration de l'actuel festival méditerranéen, qui se prolongera jusqu'au 26 mars. Artistes tunisiens et internationaux y proposent de joyeux embrasements.