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La parité est un droit, le quota est une faveur
3 questions à :Faïza Zouaoui Skandrani, présidente de l'Association «Egalité et parité»
Publié dans La Presse de Tunisie le 22 - 04 - 2011

1- Comment évaluez-vous la décision de l'Instance d'opter pour le mode de scrutin de liste à la proportionnelle avec les plus forts restes ?
Il y a, rappelons-le, 3 modes de scrutin, le scrutin majoritaires à un ou deux tours, le scrutin à la proportionnelle et les scrutins mixtes.
La décision de l'Instance d'adopter le mode de scrutin de listes à la proportionnelle avec le plus fort reste a été, je pense, motivée, par le désir d'intégrer les petits partis dans l'Assemblée Constituante et de répondre à un besoin de représentativité ainsi qu'à un partage des pouvoirs pour éviter tout retour à la dictature …une sorte de contre-pouvoir nécessaire pour affronter le post 24 juillet et barrer la route aux partis qui risquent d'accaparer le pouvoir!
L'Instance aurait pu opter soit pour les scrutins majoritaires à un tour comme en Grande-Bretagne ou à deux tours comme en France qui constituent le mode le plus ancien de désignation des élus. Il s'agit d'attribuer un (scrutin uninominal) ou plusieurs (scrutin plurinominal) sièges à celui ou ceux qui ont obtenu le plus de voix. Par rapport au scrutin à un tour, il est possible de conclure des alliances pour le second tour : les petits partis peuvent s'entendre avec d'autres pour obtenir des élus là où ils sont forts, en échange d'un report de voix ailleurs. Par contre, ceux qui refusent de faire front avec d'autres partis sont souvent privés de toute représentation. Les scrutins de liste, à un ou deux tours, attribuent à la liste arrivée en tête tous les sièges. Ce qui peut constituer une menace pour la démocratie et pour les femmes à l'Assemblée Constituante, qui ont opté pour le mode de scrutin à la proportionnelle avec un seuil minimal …
Ce mode de scrutin à la proportionnelle est à la fois simple et complexe ! Simple parce que les sièges sont octroyés selon le nombre de voix exprimées, mais complexe lors de sa mise en œuvre. Ce mode de scrutin favorise davantage les partis et les programmes que les personnalités indépendantes.
Ce mode de scrutin proportionnel avec fixation d'un seuil minimal de 2 à 5% des voix …et non au plus fort reste avantage la présence des femmes…contrairement aux scrutins majoritaires qui les excluent …
2. Quelle est votre réaction vis-à-vis de la mesure portant sur l'inéligibilité des personnes ayant assumé des responsabilités au sein du RCD durant les 23 dernières années ?
Je suis daccord pour écarter tous ceux qui ont commis des abus ou enfreint les lois et qu'ils soient jugés mais que personne n'ait la légitimité d'exclure qui que ce soit sans jugement parce qu'il remettrait en cause sa propre légitimité et de la structure qu'il représente...Personne n'a le droit de juger une Tunisienne ni un Tunisien sans preuves ...Seule une justice indépendante dans une démocratie a cette compétence ...Attention aux adeptes de la politique du néant, et du vide, ils veulent créer le vide pour imposer leurs vues, mais a beau mentir, celui qui vient de loin et nous devons nous attacher à préserver nos cerveaux, notre "matière grise" et les acquis de notre Révolution ...La Tunisie a besoin de toutes ses citoyennes et de tous ses citoyens, actifs, patriotes, intègres et non de ceux qui veulent inciter à la division ...
Qui dit collaborateur, dit activité louche, corruption, trahison du peuple ...Est-ce que vraiment tous ceux qui ont œuvré pour la construction de la Tunisie du mieux qu'ils ont pu faire sous les dictatures sont des "collabo" ? Faire une tabula rasa des apports de ces 23 ans, et des 31 ans qui les ont précédés ( Bourguiba et PSD et Ben Ali et RCD réunis) , c'est remettre à plat tous les acquis de la Tunisie en ne s'attachant qu'aux corruptions des dictatures ...N'y-a-t-il pas eu des "patriotes" qui se sont engagés dans la construction de la Tunisie (y compris les membres de l'Instance et autres…) dans tous les domaines et qui se sont retirés en formulant des démissions écrites du RCD et en en donnant leurs raisons depuis la fin des années 90 , début de la décennie 2000?
Comment traiter de "collaborateurs" des gens qui ont travaillé dur pour le pays sans rien avoir acquis matériellement, qui ont dépensé leur temps à la construction de leur pays loin des querelles du RCD et qui ont tout fait pour éveiller les consciences même en son sein, en vain … et ces personnes existent , il suffit d'aller les chercher et de les faire témoigner... Il y a des gens qui ont dit NON au RCD avant la Révolution et qui ont prédit sa déliquescence ...Les archives peuvent en témoigner (enregistrement des conférences, des commissions, articles de presse, Centre de Documentation National...)…
Tout en saluant et en comprenant la nécessité de sauvegarder les acquis de la Révolution et le désir de ceux qui ont subi injustices et tortures d'écarter les RCDéistes et de frapper d'inéligibilité ceux qui ont participé au quadrillage despotique de l'opposition et de la pensée, je pense qu'il est nécessaire de préciser dans une liste les personnes concernées et d'obtenir un jugement à cet effet, en les faisant passer par les tribunaux, et en précisant les faits et la durée de cette loi … Une sanction globale et imprécise est contraire aux droits de l'Homme…
3. Quel regard portez-vous sur la parité hommes/ femmes dans les listes de candidature à la prochaine Constituante?
La parité femmes/ hommes est ma priorité comme celle de nombreuses Tunisiennes et Tunisiens et l'a toujours été depuis bien longtemps puisque dans mon mémoire pédagogique pour ma titularisation de P.E.S , j'avais choisi comme sujet «La mixité dans les lycées tunisiens» où la règle de mise était soit des classes composées de 2 filles et de 38 garçons, ou de 2 garçons et de 38 filles … J'avais plaidé pour une mixité équilibrée, une parité pour une meilleure gestion des classes par les professeurs et pour l'apprentissage d'une mixité saine chez les élèves … C'était en 1977 et mon étude portait sur les deux années précédentes … de 1975 à 1977…
Vu la maturité de la société tunisienne et les responsabilités assumées par les femmes tunisiennes dans les secteurs de la justice, l'économie, la santé, l'enseignement, la culture…il paraît dans l'ordre des choses que les listes électorales non seulement soient paritaires mais encore respectent l'alternance dans les têtes de listes …
Il est inadmissible aujourd'hui de dire qu'il est très difficile de trouver des femmes candidates et même si ces difficultés existaient les partis politiques et les ONG doivent se décarcasser pour les aplanir. C'est du moins l'un des objectifs de notre Groupe d'appui à la démocratie paritaire qui a donné naissance à la jeune association mixte que je préside, «Moussawat Wa Tanassof», Egalité et Parité, dont les statuts ont été déposés le 06 avril 2011 et qui a obtenu son récépissé le 12 avril 2011 dans l'attente de son visa légal et qui compte lutter contre toutes sortes d'inégalités et disparités …
Ce groupe a déjà organisé deux micro-actions de lobbying pour le passage de la loi sur la parité intégrale non seulement à travers des pages facebook mais sur le terrain avec un manifeste distribué aux 155 «conseillers» les 29 mars 2011 et le 11 avril 2011 devant la Chambre des Conseillers au Bardo.
Nous lançons, tout en restant autonomes et indépendants, un plan d'action axé sur le lancement d'outils de médiatisation, de vulgarisation et de sensibilisation avec toutes les structures (ONG, Administrations, Partis) …qui adhèrent à la parité et l'égalité des chances
Nous lançons un appel au Président par intérim, Monsieur Foued Mbazaâ, et au Premier ministre du gouvernement provisoire, M. Béji Caïd Essebsi, pour entériner le projet de loi sur la parité totale, de ne pas réviser ainsi qu'aux membres de cette instance pour ne faire aucune concession à ce sujet …La parité est un droit, le quota une faveur…
Partir avec les mêmes chances et se battre pour réussir est plus valorisant pour les femmes que l'octroi de places au quota de 30% …La parité est le meilleur garant d'une société où liberté, dignité, justice et travail se conjuguent avec la notion de mérite galvaudée sous et par les dictatures.


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