Dimanche dernier, la salle Le Mondial a accueilli un large public pour la clôture de la 6e édition du festival «Doc à Tunis». Trois films du monde arabe, à savoir de l'Algérie, de la Tunisie et de l'Egypte, se centrant essentiellement sur la révolution, ont été programmés pour la clôture de cette édition spéciale du festival. La première partie a été consacrée à la projection d'un film documentaire égyptien, intitulé 18 jours en Egypte. Réalisé par Ahmad Salahsony et Salah Ramadhan, ce documentaire nous présente un résumé de la révolution égyptienne dans une période bien déterminée. En effet, les évènements relatés couvrent la période du 25 janvier jusqu'au départ de l'ancien président égyptien Moubarak. Avec sa caméra, le cinéaste et témoin Salahsony nous rapporte objectivement les témoignages de certains artistes qui ont vécu, comme tout le peuple égyptien, la révolte et ont exprimé ainsi leurs sentiments, les moments les plus durs qu'ils ont vécus et les évènements qui les ont marqués. Parmi ces artistes témoins, notons l'actrice égyptienne Nouha Amroussi, le réalisateur syrien Haffal Kassoul, les réalisateurs égyptiens Ali Badrakhan et Ahmed Salahsony… Ni Allah ni maître, un film qui a suscité l'intérêt et impressionné le public présent, a été projeté pendant la deuxième partie de la soirée. Ce documentaire qui a duré une heure a traité d'une problématique récurrente de nos jours, à savoir la laïcité. Ce sujet houleux a été abordé par la cinéaste Nadia El Fani avec humour et sarcasme, elle qui observe, critique et dénonce. Ancrée dans la réalité et à partir du contexte tunisien actuel, Nadia a voulu montrer, par le biais de ce documentaire, l'opposition de ces deux manières de voir la société tunisienne: laïque et islamique. La journée s'est clôturée avec un dernier film Un cri sans écho d'un jeune réalisateur, Aissa Djouamaa. Placé sous le signe de la révolution, ce film dessine et rapporte l'aspect artistique effervescent de l'Algérie. En effet, le réalisateur présente la vie de certains artistes (musiciens, compositeurs et chanteurs) qui vivent dans la petite ville frontalière de Souk Haras. Ces artistes ont souffert pendant des années de la marginalisation au sein de leur société par les autorités algériennes, et ils ont été écartés de la scène culturelle à cause de leurs œuvres porteuses de messages critiques. Ces artistes considèrent l'art comme un refuge, mais aussi comme une arme avec laquelle ils essayent de dénoncer l'Etat et de dévoiler la médiocrité des conditions de vie dans cette ville. Le rideau est tombé sur la 6e édition de Doc à Tunis, édition spéciale révolutions, avec la présentation de l'équipe et des jeunes cinéastes participants, et un remerciement de la part des membres du comité d'organisation, qui ont annoncé les dates des prochains rendez-vous de Doc à Tunis à Siliana et à Béja. La soirée s'est achevée par une pensée pour les pays et peuples arabes encore en révolte comme la Libye, la Syrie, le Liban, la Palestine…