Un immeuble occupé depuis lundi par une centaine de jeunes migrants, dans un quartier du nord de Paris, pour la plupart tunisiens arrivés récemment via l'Italie, a été évacué mercredi en début d'après-midi, a-t-on appris de sources concordantes. Les occupants "ont été emmenés dans des commissariats pour des vérifications d'identité", a indiqué la préfecture de police, précisant que cela concernait entre 60 et 70 personnes. Leur sort devrait être décidé à l'issue de ces vérifications. L'opération a été menée à la demande de la mairie, propriétaire de cet immeuble insalubre qui "n'était pas aux normes d'incendie et n'est pas adapté à servir de local d'hébergement", a indiqué la préfecture, ce qu'a confirmé la Ville de Paris. Le bâtiment était occupé depuis lundi matin par une centaine de jeunes migrants tunisiens, qui dormaient depuis leur arrivée à Paris dans des jardins municipaux. Les migrants et leurs soutiens, notamment le Collectif des Tunisiens de Lampedusa à Paris, avaient demandé au maire de Paris "un lieu pour vivre ensemble et nous organiser". De son côté, la mairie de Paris a affirmé qu'avant l'évacuation, "des élus et des représentants de la Ville ont tenté de convaincre les ressortissants tunisiens présents de quitter le lieu pour rejoindre les hébergements" financés par la Ville. La mairie a aussi appelé l'Etat à "mettre en place un dispositif adapté à ces circonstances exceptionnelles, notamment en proposant une aide au retour revalorisée". Vendredi, des ONG caritatives avaient affirmé qu'"entre 400 et 500 Tunisiens arrivés pour la plupart d'Italie" vivaient à Paris et sa banlieue proche "dans une situation de dénuement total". Face à l'afflux de migrants depuis les révoltes arabes, le gouvernement français a choisi la fermeté: des dizaines d'entre eux ont été interpellés depuis la semaine dernière à Paris et Marseille (sud-est), et font l'objet de reconduites à la frontière. Paris et Rome ont également plaidé pour un rétablissement temporaire des contrôles aux frontières intérieures des Etats européens.