Que faire pour soutenir la Tunisie en cette période de transition, en particulier en matière de relance des investissements privés, de soutien à la promotion de l'initiative privée et donc à la création d'emplois ? C'est le principal sujet sur lequel s'est penché l'atelier de travail organisé, hier, au siège du gouvernorat du Kef, à l'initiative de l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel qui cherche, par le biais de projets appropriés, à favoriser la progression de l'initiative privée et à soutenir les projets en difficulté à cause, nous dit-on, de l'incapacité des jeunes promoteurs à fournir l'autofinancement requis pour les projets qu'ils envisagent de créer au terme d'une session de formation justement organisée par ladite organisation en collaboration avec d'autres organismes onusiens comme le Pnud, le BIT ou l'OIM-FAO. D'ailleurs, à l'ouverture des travaux de l'atelier, la directrice de la section onusienne de l'Onudi, Mme Monica Carco, a fait remarquer la disposition de l'instance internationale à apporter le soutien nécessaire à la Tunisie et aux promoteurs n'ayant pas réussi à mettre en œuvre leurs projets à cause des difficultés déjà évoquées, indiquant qu'elle fera tout son possible pour fournir à ces promoteurs l'autofinancement nécessaire au démarrage de leurs projets, appelant de surcroît au travail en réseau, en collaboration avec les structures d'appui à l'investissement (API, Apia, Centre d'affaires, etc…), et ce, de manière à garantir aux promoteurs et les sources de financement appropriées et l'accompagnement requis lors de cette phase cruciale. Le directeur des services d'appui au secteur privé et à la promotion des investissements et de la technologie au sein de l'instance onusienne, installée à Vienne, un Tunisien émérite qui fait partie de l'élite dans le pays, a déclaré que l'Onudi s'est engagée à soutenir la Tunisie où le taux de chômage est relativement élevé, ce qui s'explique en partie, selon lui, par l'absence de culture entrepreneuriale dans le pays où les jeunes ont plutôt tendance à privilégier le secteur public. M. Mohamed Lamine Dhaoui propose donc la création au sein des établissements d'enseignement supérieur un module traitant de la création d'entreprise et de l'éducation entrepreneuriale au profit des étudiants, essentiellement aux promotions d'ingénieurs, au demeurant représentant une manne pour la création de projets à compte propre et donc pour la création d'emplois d'autant plus que la Tunisie demeure l'un des rares pays au monde à mettre en place une panoplie de mécanismes de financement de projets. Il n'en demeure pas moins vrai, ajoute-t-il encore, que la Tunisie devrait aussi réussir une nouvelle phase de décentralisation à plusieurs niveaux de considération, et ce, de manière à conférer à l'action régionale célérité et efficience. Les jeunes promoteurs sont unanimes à reconnaître que la question de l'autofinancement constitue toujours le principal obstacle pour le montage des projets, tant les banques exigent des garanties impossibles à trouver. Cela dit leur optimisme montre que le travail onusien est le bienvenu et que l'accompagnement durant la première phase est vivement souhaité. J.T.