L'équipe a rarement vécu cette situation. En voilà les motifs Une fois n'est pas coutume. L'Espérance Sportive de Tunis a rarement calé trois fois de suite en championnat. C'est arrivé cette saison. Deux défaites successives face à Mahdia et à l'Etoile et un nul face au Club Africain dans un match qu'elle a dominé dans sa majeure partie. Voilà de quoi se poser des questions. Le champion sortant donne matière à réflexion en cette première moitié de la compétition. Pourtant, le directeur technique «sang et or» se veut rassurant : «Il n'y a pas le feu en la demeure et la situation n'est pas catastrophique. Nous avons certes vécu des moments difficiles mais l'équipe se reprendra à temps» avoue Riadh Azaïez. Pour celui-ci, il n'est pas difficile de deviner les causes de cette mauvaise passe temporaire, puisqu'entretemps, les «Sang et Or» sont allés décrocher leur billet de demi-finale de la coupe de Tunisie à Menzel Témime. Une transition délicate Le mal pour une équipe est de changer d'entraîneur en cours de route. C'est ce qu'ont fait les responsables espérantistes en se passant des services de Néjib Ben Thayer pour le remplacer par Hafedh Zouabi. Le premier problème auquel les joueurs furent confrontés a été d'ordre technique. Riadh Azaïez en convient : «Zouabi a débarqué au club le 3 janvier. La compétition était aux arrêts, la sélection nationale étant au mondial de Suède. Il a entamé ses fonctions dans des conditions difficiles. Il n'a d'abord pas pu compter sur les internationaux. Puis survinrent les évènements du 14 janvier avec tous les aléas que l'on connaît». Volet technique à présent, c'est la nouvelle méthode qui tarde à s'ancrer dans les habitudes des joueurs. Depuis deux ans au moins, l'Espérance était une adepte du 5-1 en défense. Aujourd'hui, c'est plutôt une défense aplatie, en 0-6. «Zouabi est un fervent défenseur de ce choix tactique. Moi aussi, d'ailleurs. Il faut un temps d'adaptation pour réussir la mutation. Il faut aussi trouver les joueurs adéquats pour l'application de cette nouvelle défense. Il y a également une entente à coordonner entre les gardiens de but et les défenseurs. Ce n'est qu'une question de temps», ajoute Riadh Azaïez. Il y a également des solutions à trouver en attaque. Bassem Mrabet et le Croate Anté ont le même rôle au poste d'arrière gauche. Mais ce n'est pas cela le problème des «Sang et Or». La difficulté réside plutôt dans le poste de demi-centre. Et Riadh Azaïez de reprendre : «L'équipe souffre de l'absence de Houssem Hmam. Il a laissé un vide. Bousaha essaye de faire de son mieux mais il manque d'expérience». Question de rythme Le troisième point à élucider pour les «Sang et Or» touche le volet psychologique. Le directeur technique espérantiste en convient : «A Mahdia, les joueurs ont mésestimé l'équipe adverse et cela leur a coûté cher. La leçon est à retenir. Nous avons enchaîné avec une seconde défaite face à l'Etoile. L'équipe est rentrée dans une période de doute. Une victoire au derby l'aurait relancée. De toute façon, les joueurs semblent avoir retrouvé leurs esprits». L'Espérance est-elle de nouveau dans la bonne direction? Les prochaines rencontres nous le diront, puisque le play-off est aux portes et les choses sérieuses vont commencer.