• L'augmentation des prix à l'importation au terme des quatre premiers mois de 2011 a touché les produits subventionnés et les intrants des aliments pour bétail : le prix du blé tendre a augmenté de 95.7%, alors que celui du blé dur a connu une hausse de 51.8%. Les prix des produits et des matières premières ne cessent d'augmenter sur le marché mondial, ce qui se répercute directement sur le budget de l'Etat dans la mesure où plusieurs produits de consommation de base sont compensés. D'où la nécessité de maîtriser les dépenses de consommation dans chaque famille pour éviter les achats inutiles. Certes, les modes de consommation ont changé au fil des ans : les familles consomment de plus en plus dans les restaurants et le fastfood se contentant parfois d'un simple sandwitch ou d'une pizza comme repas. En plus, rares sont les familles qui pensent à préparer leurs produits de consommation courante—comme le couscous, les épices, les tomates—à la maison comme c'était le cas par le passé. Elles préférent plutôt se rendre à l'épicerie du coin ou aux grandes surfaces pour acheter ce dont elles ont besoin. L'industrie alimentaire a tout prévu dans ce sens : des plats pré-cuits sont même disponibles dans plusieurs points de vente. Et dire que la hausse des prix à l'importation au terme des quatre premiers mois de 2011 (jusqu'au mois d'avril) a touché les produits subventionnés et les intrants des aliments pour bétail. A titre d'exemple, le prix du blé tendre a augmenté de 95.7%, alors que celui du blé dur a connu une hausse de 51.8%. Les pâtes (couscous, macaroni...) sont considérées comme le plat de base des Tunisiens dans toutes les régions où l'on constate, malheureusement, un gaspillage et une surconsommation. De grandes quantités de ces produits sont effectivement jetées dans les poubelles. L'idéal serait de rationaliser la consommation en vue d'éviter les pertes, ce qui a un impact négatif sur le budget de la famille et sur la balance de paiement de l'Etat. Soumis à la loi de l'offre et de la demande Les autres hausses des prix ont été respectivement de 43.2% pour les huiles végétales, de 20% pour le sucre, de 73.9% pour l'orge et de 50.3% pour le maïs. Les céréales et le sucre ont contribué à concurrence respectivement de 68% et 26% dans la hausse de la facture alimentaire au cours de la période indiquée. L'Etat continue à compenser les produits de base par la biais de la Caisse générale de compensation pour préserver un tant soit peu le pouvoir d'achat des familles à revenu limité ou modeste. Certaines activités professionnelles—comme les restaurants et les pâtisseries—profitent eux aussi de cette compensation des prix de certains produits utilisés pour préparer des plats ou des gâteaux vendus au prix fort. D'après les spécialistes, la tendance des cours sur le marché mondial reste à la hausse avec un ralentissement de la croissance de certains pays émergents. Face à l'augmentation des prix non compensés et soumis à la loi de l'offre et de la demande, de nombreux consommateurs s'empêchent d'acheter des produits considérés comme un luxe ou se rabattent sur des produits de moindre qualité vendus sur les marchés organisé et parallèle à prix dérisoire. Cette récession de la demande ne peut en aucun cas contribuer à la dynamisation de l'industrie. Il vaudrait mieux, cependant, encourager l'industrie locale pour mettre sur le marché des produits finis locaux et réduire ainsi les importations. Il est même prévu, d'après le Fonds monétaire international, une hausse des cours des matières premières, hors pétrole, au cours de cette année, de l'ordre de 25.1% par rapport à l'année 2010. L'importation de ces matières demeure nécessaire pour faire tourner la machine de l'industrie locale dont les produits sont destinés aussi bien pour la consommation intérieure que pour les exportations. La balance commerciale des produits alimentaires reste donc déficitaire. Pour améliorer la situation, il est nécessaire d'augmenter le volume des exportations et d'améliorer le taux de l'autosuffisance en produits alimentaires. La Tunisie devrait continuer à valoriser son expérience et la valeur ajoutée dans certains produits sur le marché international comme l'huile d'olive, les agrumes, les dattes, les produits biologiques... qui sont très appréciés par les consommateurs étrangers. Déjà, la situation actuelle des produits alimentaires n'est guère réluisante dans la mesure où on a enregistré, au terme des quatre premiers mois de cette année, un accroissement de 33.1% pour ce qui concerne les quantités et une évolution de 12.5% des prix.