Une rencontre littéraire s'est tenue mercredi dernier au club culturel Tahar-Haddad, autour du dernier recueil de poésie, «Hanin el massafa» (approximatif : nostalgie d'un parcours) de Mohammed Tahar Saiidi. En présence d'une assistance du monde de la littérature, la rencontre a été animée par la romancière tunisienne Houda Daghari, qui a présenté le poète et son ouvrage. En traçant son parcours autobiographique, artistique et poétique, elle lui a rendu hommage, en se référant de quelques passages du recueil en question. Taher Saiidi a parlé, lui, de poésie en général, de la mission du poète qu'il dit porteur d'un message pour l'humanité, avant d'entamer la lecture de quelques poèmes tirés de l'ouvrage qui traitent en particulier, de la nostalgique chez l'auteur ou encore de son côté rebelle, peut-être même révolutionnaire. La danse de la mort et Salut à un poète fou, deux titres révélateurs qui nous éclairent sur les centres d'intérêt de l'auteur et sur son style qui se caractérise par une liberté au niveau de la forme, où le prosaïque est souvent présent. Nourri de sa propre expérience, mais aussi de l'expérience collective, le poète nous offre un ouvrage qui met en relief «l'amertume» de l'expérience poétique, présentant ainsi un moi tourmenté, qui réfléchit, questionne et éprouve un sentiment d'incertitude quant à l'inconnu de l'avenir. Il s'agit, en fin de compte, d'un vacillement entre plusieurs états d'âme qui envahissent l'auteur, et le "je" du poète, à la fois individuel et collectif, vise l'universalité et réduit la distance entre le «moi» et l'autre. Un voyage littéraire également, dans le temps et dans l'espace, appuyé par une langue facile, limpide, accessible à tous et qui donne toute sa dimension à cette inspiration de la réalité, des souvenirs nostalgiques et d'un vécu commun. Grâce à son style souple et libre, ce recueil fait que le rêve et le fantastique prennent une place importante, permettant au lecteur de s'évader et de voyager à travers de fortes émotions.