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Rêver autrement la ville
Architecture : Un projet pour la restauration et la reconversion d'édifices des XIXe et XXe siècles à Tunis
Publié dans La Presse de Tunisie le 31 - 05 - 2011

• Formation, carte du patrimoine architectural, exposition et publication
«Quand on arrive, tant bien que mal, à lever la tête au dessus des marchands ambulants et des grossistes de tout genre dont grouille la rue de la commission, on peut voir des merveilles d'architecture de styles divers et rares. Mais elles sont, hélas, en très mauvais état», remarquait Inchirah Hababou, architecte, lors d'une conférence, tenue dans le cadre de la 7e session de la formation, restauration et reconversion qui s'est déroulée, du 24 au 28 mai, au siège de l'Association de sauvegarde de la Médina (ASM). Une formation qui s'inscrit dans le cadre du projet de l'Union européenne "Euromed Héritage" (voir encadré).
La rue de la commission n'est, en effet, qu'un exemple de ce qu'est devenu, aujourd'hui, le quartier franc (site d'étude pour cette formation). Un quartier qui s'est développé, dès le XVIIIe siècle, en juxtaposition de la Médina traditionnelle. Il comporte la porte de la Mer (Bab Bhar), l'ancienne place de la Bourse, les rues de l'ancienne Douane (rue du Consulat), des Glacières (rue du Rempart), de La Commission, de Jamaâ Ezzitouna (rue de l'Eglise), de La Kasbah (rue Et-touila)... «Cette place et ces rues sont encore bordées par les premières constructions européennes, surtout françaises et italiennes, qui composèrent l'ancien quartier franc, distinct des autres quartiers de la Médina», précisait l'architecte urbaniste de l'ASM, Faïka Béjaoui. Mais ce quartier se distingue surtout par les foundouks, par la dizaine de consulats qu'il abritait, par le siège de la Commission financière internationale à la rue de la Commission, par celui de la poste française, (1847) , par celui du télégraphe (1859) à la rue El Maktar....Les chrétiens, qui y habitaient, ont apporté avec eux toute une culture : théâtres, écoles, églises et cercles ... Ils ont établi aussi une vie mondaine bien particulière.
Pour en revenir à cette formation, disons que son objectif est de mieux connaître ce patrimoine des XIXe et XXe siècles, de sensibiliser autant les spécialistes que l'opinion publique quant à ses valeurs et d'optimiser l'intégration de cet héritage dans l'espace urbain. «Le défi consiste à trouver des astuces pour adapter un édifice ancien en fonction des nouveaux besoins. Comment marquer son époque? Comment créer dans le créé ?», se demande encore l'urbaniste. La première approche que l'ASM a adoptée dans la restauration et la reconversion consiste d'abord à retrouver un état initial, considéré comme une mémoire à partager, puis à restaurer, afin de faire que ces édifices reçoivent des activités contemporaines, capables d'en faire un bâtiment vivant. C'est-à-dire «sauver le riche patrimoine et l'adapter à un usage moderne», précise-t-elle.
La carte, première étape de sauvegarde
Avec le soutien financier de l'Union européenne, l'ASM a réalisé une carte du patrimoine architectural des XIXe et XXe siècles. L'ASM a opté pour une carte à double face où on brosse, d'un côté, les édifices de cette époque pénétrant le tissu urbain de la Médina, et d'un autre, les bâtis et les boulevards de la nouvelle ville qui s'étend jusqu'au Lac de Tunis (Al Bouhaïra).
En effet, la Tunisie a été influencée par l'urbanisme et l'architecture de l'Europe, bien avant le protectorat. «La démolition des remparts ne semblait pas déranger les décideurs tunisois qui étaient prêts à accepter les changements de l'organisation dans l'espace de leur ville, sans compter la construction par des ministres et certains dignitaires de leurs palais, selon de nouveaux modèles importés», précise Faïka Béjaoui. Dans la carte, l'ASM zoome sur le palais Hassouna Ben Ayed, sur celui de Kheïreddine et sur Dar Jaziri... Elle s'attarde, cependant, sur l'enceinte qui s'est développée aux portes de la Médina entre 1860 et 1956, à travers les rues Bab Souika, Mongi Slim, Al Jazira, l'avenue de Bab Djedid et les boulevards Bab Menara et Bab Benat. «La Médina a vécu, en une centaine d'années, un remplacement du bâti traditionnel dans certaines zones par des édifices de type européen (quartier franc, quartier des Maltais…)», note Mme Béjaoui.
Avec le protectorat en 1881, Tunis s'est développée autour de l'axe allant de la porte de la Mer jusqu'au port. Au bout de plus d'un siècle, elle a opéré son expansion sur près de 15.000 ha. La ville neuve a commencé alors à s'étendre de part et d'autre de l'avenue de la Marine, devenue Jules Ferry puis Habib Bourguiba depuis l'Indépendance, à travers des rues rectilignes bordées d'immeubles, plus loin de villas d'architectures, d'influences et de styles divers. «Aujourd'hui, plusieurs de ces bâtiments sont en péril. Ils peuvent s'écrouler comme un château de sable», prévient l'architecte urbaniste.
Exposition : du pain sur la planche
Afin de sensibiliser le public à l'importance de ce patrimoine, l'ASM a organisé, toujours dans le cadre de ce projet Euromed Héritage IV, une exposition qui met en valeur la richesse architecturale des XIXe et XXe siècles. Le patrimoine en péril y est certes présenté, mais la part du lion a été réservée aux travaux de restauration et de reconversion menés ces dernières années par l'ASM, en faveur de cet héritage. A travers des planches d'introduction, on réactualise d'abord les travaux d'embellissement de l'Avenue Habib Bourguiba, on décrit ensuite la restauration du Théâtre municipal, du tribunal administratif et du musée de la ville de Tunis. On remonte également à la restauration du palais Dar Zarrouk, effectuée en 2000, à La Manouba. On n'oublie pas non plus la récente réhabilitation du marché central. Dans cette exposition, on rend aussi hommage aux initiatives privées et aux personnes qui ont retapé leur propriété en respectant jalousement les normes strictes de la restauration, à l'image de l'hôtel Majestic, le Rossini Palace... Notons que l'ASM octroie des crédits pour encourager les privés qui le désirent, à la restauration.
Une planche, cependant, a été consacrée au parcours urbain retracé l'année dernière, au sein même de la Médina et qui est la fierté de l'ASM. «Parmi les monuments restaurés le long de ce parcours, il y en a plusieurs qui ont été influencés par les divers modèles architecturaux datant de ces deux siècles», précise Faïka Béjaoui.
Nous espérons qu'un circuit aussi bien fait sera un jour réalisé dans le quartier franc où on pourrait admirer, sans gêne, les merveilles architecturales, où on dégusterait des gâteaux italiens ou français d'antan, où on assisterait, pourquoi pas, dans des édifices que l'on aura restaurés, à des réceptions, à des pièces de théâtre ou à des concerts inspirés de ce qui existait jadis!
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Euromed Heritage IV
Le projet de l'Union Eurpéenne «Euromed Héritage IV» est un programme régional d'assistance à la valorisation des formes architecturales et urbaines héritées des XIXe et XXe siècles, en vue de favoriser les capacités de perception et de gestion de ce patrimoine. Il est intitulé "Mutuel Héritage, de l'intégration historique à l'expression dynamique contemporaine". Le projet est initié par l'Université François Rabelais (Tours-France) et par le Centre interdisciplinaire cités territoires environnement et société Citeres. Il compte parmi ses partenaires quelques pays de la Méditerranée dont la Tunisie, l'Algérie, le Maroc, la Palestine, le Liban, la France et l'Italie.
Ce projet s'inscrit dans la droite lignée du précédent projet de l'Union Européenne «Euromed Héritage II» qui s'est attaché à comprendre et à identifier cet héritage commun. La formation de cette année est consacrée à la problématique de la restauration et de la reconversion du patrimoine récent et son insertion dans le développement urbain de la ville et l'introduction du patrimoine architectural dans le circuit économique. Elle cible le quartier franc de la Médina. Les matinées ont été consacrées à des interventions et à des conférences de spécialistes des pays partenaires et les après-midis à des visites sur le terrain, afin de découvrir et d'étudier le quartier.


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