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Un héritage dans les gènes
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 31 - 05 - 2011


Par Rafik Ben Hassine*
En complément de l'article intitulé «Nous sommes tous des Carthaginois» (La Presse, 18/5/2011)par Emna Ben Miled, je voudrais apporter les deux précisions suivantes, la première concernant l'organisation politique de Carthage durant la période phénicienne; et la seconde est un bref rappel de notre période vandale.
Historiquement parlant, avant d'être arabisés, les Tunisiens ont été berbères pendant des millénaires, puis phéniciens - ou carthaginois- durant 8 siècles, puis romains durant 8 siècles aussi, puis vandales durant 1 siècle, et byzantins durant 1 siècle. Tout cet héritage est dans nos gènes, indubitablement. Quiconque tente de le nier peut être considéré comme un falsificateur de l'histoire (suivez mon regard), d'autant plus qu'il s'agit d'un passé glorieux, tout aussi glorieux que les jours que nous vivons à présent.
La Tunisie a érigé par deux fois, durant l'époque précédant la conquête arabe, l'une des plus grandes puissances de la Méditerranée: la période phénicienne et la période vandale.
L'organisation politique de Carthage
L'organisation politique de Carthage était louée par de nombreux auteurs antiques qui mettaient en avant sa «réputation d'excellence». Si peu de détails sont connus sur le gouvernement de la grande cité, on dispose néanmoins d'un texte précieux d'Aristote : ce dernier la dépeint comme un modèle de constitution «mixte», équilibrée et présentant les meilleures caractéristiques des divers types de régimes politiques; il mêle à la fois des éléments des systèmes monarchique (rois ou suffètes), aristocratique (Sénat) et démocratique (assemblée du peuple).
La population, composée d'une majorité de pauvres ou d'artisans et d'une minorité de marchands aisés, a son mot à dire dans les affaires de la cité. Le simple citoyen a des droits et des devoirs dans toutes les cités phéniciennes, même s'il ne semble pas avoir disposé d'assemblée ailleurs que dans la capitale punique, Carthage, dans l'état actuel des connaissances.
Une assemblée du peuple est citée dans le texte d'Aristote et on suppose que seuls les hommes libres y sont admis (à l'exclusion des esclaves). Certaines sources, dont Diodore de Sicile, font état d'une réunion sur l'agora de la cité, à proximité du quartier des ports, et seulement sur convocation des suffètes.
Certaines affaires sont évoquées devant cette assemblée en cas de désaccord entre les institutions de forme oligarchique, même si ces assertions ne sont étayées par aucune autre source que le texte d'Aristote. De même, ces institutions oligarchiques doivent être d'accord pour qu'une affaire soit portée devant l'assemblée. Les magistrats et les généraux sont par ailleurs élus par cette dernière.
Aristote évoque par ailleurs les hétairies, organisation politique de repas en commun qui permettent aux citoyens de choisir leurs représentants dans l'assemblée selon divers critères d'âge, de fortune et d'expérience.
Le royaume vandale d'Afrique (429–533)
Les Vandales sont devenus le stéréotype des peuples barbares du Haut Moyen Age dans l'historiographie française. Leur réputation de pillards et de destructeurs est en réalité largement exagérée par les anciens chroniqueurs, hommes de l'Eglise catholique d'Afrique. Le colonialisme nous en a inculqué malheureusement le sens.
En réalité, les Vandales ne causaient pas plus de destructions que les autres peuplades germaniques qui envahissaient l'Empire romain à la même époque.
Leur royaume arien d'Afrique du Nord, dont la capitale est Carthage, est organisé avec une méthode exemplaire. Tolérants dans le domaine religieux envers leurs sujets chrétiens ou juifs, ils brisent les tentatives du clergé catholique africain de s'imposer comme seule religion officielle d'une part, et de résister à leur autorité d'autre part.
En occupant Rome en 455, ils ont vengé l'occupation et la destruction de Carthage, ainsi que le massacre et la réduction en esclavage de sa population par les Romains, six siècles auparavant. Contrairement à ces derniers, ils ne détruisent pas leur capitale. Leur pillage de Rome, effectué sans destructions ni massacres, est un modèle d'organisation. Les armées vandale et berbère passent un accord avec le pape Léon 1er, afin de récupérer les richesses de la ville sans violence. Ils divisent Rome, à cet effet, en îlots qui sont visités successivement, et dont les objets de valeur sont systématiquement emportés vers Carthage.
Pour la première fois de son histoire, Carthage a pris sa revanche sur Rome. La destruction de Carthage par les Romains est enfin vengée. Carthage reprend son pouvoir sur toute la côte sud de la Méditerranée, allant du Maroc à la Libye, en passant par La Corse, la Sicile et la Sardaigne.
En conclusion, il est tout à fait navrant de constater que des pans entiers de notre passé glorieux ne soient pas davantage étudiés, reconnus et mis en valeur par nos élites politiques et intellectuelles.


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