La plage de Sfax a été remise en état à la faveur des grands travaux accomplis. L'eau est ainsi redevenue saine et les analyses ont assuré cette propreté qui faisait défaut. Et pour prouver son retour à..."l'exploitation humaine" des lieux, le ministre des Transports a fait trempette. Certains ont été surpris de voir le ministre nager et retrouver ainsi des sensations qui avaient fait de lui à une certaine époque un authentique champion. M. Yassine Ibrahim était en effet un champion de natation et avait fait les beaux jours de l'AS Marsa et de l'Equipe de Tunisie au sein d'un groupe où les grands noms ne manquaient pas. Le ministre se souvient sans doute des problèmes qu'ont connus les jeunes de Sfax à la suite de la destruction du plan d'eau qui avait servi de point de rassemblement et de formation de très nombreux jeunes. Il n'ignore pas que la piscine municipale des lieux, mal exploitée ou plus exactement dirigée comme une propriété privée, a fini par gommer ou presque le mot "natation" de la deuxième ville de Tunisie. Sfax, pour ceux qui ne s'en souviennent pas, avait un cercle des nageurs qui s'imposait aussi bien en natation qu'en water-polo. Ceci étant, et avec la possibilité de réutiliser la plage toute proche de la ville, peut-on espérer une proche renaissance de la natation dans cette ville côtière? Il est bien entendu difficile d'exiger des mesures immédiates étant donné les difficultés que vit le pays. Nous respectons les priorités, mais il demeure possible de relancer les activités par des programmes de sensibilisation, à l'effet de retremper les enfants de la région dans l'ambiance aquatique. La fédération devrait mettre en place, avec les enseignants spécialistes des lieux et ils sont nombreux, un plan d'action mobilisateur qui ira du simple concours des plages à la pratique de la natation sur des distances étalonnées, histoire de repérer les gamins capables de relancer l'activité. La construction d'un petit plan d'eau sur la plage ne devrait pas être un projet insurmontable. N'oublions pas que la natation tunisienne, avant l'avènement des piscines couvertes, a dominé la natation maghrébine et fourni des champions qui avaient leur place en championnat de France avec des plans d'eau utilisables seulement trois mois par an. L'essentiel est bien de marquer cette remise à niveau des lieux, de rameuter les enfants vers une activité dont ils étaient friands et de renouer avec des activités ludiques utiles. De toute évidence, la FTN n'a plus d'excuse et devrait sauter sur l'occasion pour reprendre sérieusement pied dans une ville capable de contribuer à la relance de la natation dans le Sud.