L'Agence tunisienne d'internet (ATI) a annoncé mardi qu'elle allait appliquer une décision de justice lui ordonnant de bloquer l'accès aux sites à caractère pornographiques en attendant un jugement sur le fond. L'ATI a indiqué qu'elle respecterait la décision d'un juge de la cour d'appel qui a refusé d'accepter une suspension de la mesure ordonnée par le tribunal de première instance de Tunis. "Les équipes techniques de l'ATI entament aujourd'hui un plan pour mettre en oeuvre les équipements de filtrage", a ajouté l'agence en précisant que cela ne pourrait se faire que graduellement, car ses équipements de filtrage n'ont pas été mis à jour depuis la révolution tunisienne et la fuite de l'ex-président Zine Ben Abidine Ben Ali, le 14 janvier. Selon le site internet tunisien Business news, sept sites pornographiques ont fait leur apparition parmi les 100 premiers sites web les plus visités en Tunisie depuis la levée de la censure dans le pays. Cinq d'entre eux figurent parmi les 50 plus consultés. Fin mai, le tribunal de première instance de Tunis avait ordonné la censure des sites X, à la suite d'une plainte de 3 avocats, pour qui ces sites présentaient un danger pour la jeunesse et étaient contraires aux valeurs musulmanes. L'ATI avait alors fait appel du jugement. "Je ne vais plus filtrer et je refuse d'avoir du matériel de filtrage chez moi", avait déclaré le dirigeant de l'ATI Moez Chakchouk, dans des propos rapportés par plusieurs sites internet tunisiens. La Cour d'appel doit examiner la question sur le fond à partir du 4 juillet prochain.