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Le tamis ou la passoire !
Migration du Sud vers le Nord
Publié dans La Presse de Tunisie le 23 - 06 - 2011

• Les migrants maghrébins gagnent leur mérite grâce à leurs compétences
• Confrontés aux " barrages " euro-méditerranéens, certains optent pour les pays du Golfe
"La contribution des Tunisiens résidant à l'étranger au développement économique et social de la Tunisie post-révolutionnaire": tel est le thème autour duquel se sont articulés les travaux du colloque organisé par l'Association maghrébine de développement des ressources humaines (Amdrh- Tunisie), en collaboration avec plusieurs institutions et organisations nationales et internationales comme l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), Friedrich Ebert Stiftung, l'Agence tunisienne de la formation professionnelle, l'Office des Tunisiens à l'étranger ainsi que l'Agence nationale pour l'emploi et le travail indépendant (Aneti). Ce colloque, entamé hier et qui se poursuit jusqu'aujourd'hui, s'inscrit dans le cadre des 6e Journées euro-maghrébines de l'Amdrh "Entreprenariat-emploi"; un colloque au cours duquel les institutions participantes prendront part à la clôture du projet " Tido", lequel est une étude portant sur la contribution des Tunisiens à l'étranger au développement socioéconomique en Tunisie.
Pour parvenir à analyser l'impact des Tunisiens à l'étranger sur le développement socioéconomique du pays d'origine, il était nécessaire d'examiner de plus près le contexte migratoire, de s'arrêter sur le profil des émigrants tunisiens et maghrébins d'une manière plus large, de comprendre la politique des pays d'accueil en matière d'acceptation et de " gestion " du phénomène; bref, de décortiquer toute la problématique pour comprendre et la réalité et les enjeux qui se présentent pour le trio migrants-pays d'origine-pays d'accueil. M. Sadok Bel Haj Hassine, modérateur du premier panel portant sur la mobilité professionnelle euro-maghrébine, a introduit les interventions par une série d'interrogations sur la possibilité de transformer le déficit démographique que connaissent les pays du nord en un catalyseur apte à garantir la dignité des populations maghrébines; sur la possibilité de faire de la main-d'oeuvre qualifiée un facteur de poids, capable de contribuer à une croissance forte, durable et équilibrée, un facteur générateur d'emplois; ou encore sur la possibilité d'asseoir, comme il se doit, une politique solidaire entre la rive nord et celle sud du bassin méditerranéen en matière de migration. M. Bel Haj Hassine rappelle que jusqu'à nos jours, le dialogue 5+5 n'a pas engagé d'obligations structurelles et est resté au stade de débat.
Prenant la parole, M. Ali Ben Saâd, maître conférencier à l'université de Provence en France a indiqué que la mobilité professionnelle des migrants qualifiés s'inscrit dans tous les agendas politiques, reflétant des politiques prospectives, volontaristes qui visent à promouvoir la migration des qualifiés. La promotion du discours pour la circulation des professionnels est doublement rentable puisqu'il rassure les populations, donne une autre image de la migration que celle issue de la misère et fondée sur la disqualification. D'autant plus qu'il répond au besoin économique des pays d'accueil. En France, et selon les chiffres de 2007, les migrants qualifiés comptent 25% de cette population, dont 12% sont jugés hautement qualifiés alors que les ressources humaines nationales très qualifiées de ce pays excèdent à peine les 10%. " Plus encore: 23% de ces migrants qualifiés n'ont pas émigré pour cause de travail. Ils se sont imposés par mérite malgré le barrage euro-méditerranéen. C'est le cas à titre indicatif des migrants sud-sahariens qui n'ont pas été reconnus pour leur mérite et dont le niveau est nettement plus supérieur que celui des Français qualifiés ", souligne l'orateur. Pour ce qui est de la politique européenne de migration, M. Ben Saâd a nié l'existence d'une politique de captation des migrants qualifiés. "Au Canada par exemple, les Maghrébins sont très qualifiés au point que cela cause une gêne au niveau des quotas. Rappelons que le quota des migrants africains est de 30% dont la majorité sont des Maghrébins. Pour ce qui est des Tunisiens vivant aux USA, ils ne dépassent pas les 2% de la population. Toutefois, 12% des migrants -cadres sont de nationalité tunisienne ", renchérit l'orateur. Il relève, par ailleurs, un autre point d'actualité, à savoir le flux des migrants maghrébins vers les pays du Golfe à cause des " barrages " euroméditerranéens.
Place désormais à la compétitivité hors coût
De son côté, M. Mohamed Bahloul, directeur de l'Institut de développement des ressources humaines en Algérie, — et après avoir rendu hommage à la révolution tunisienne pour la dignité, la liberté et la démocratie — a indiqué que la mobilité professionnelle des migrants s'inscrit au coeur des enjeux du deuxième " round " de la mondialisation. " Le premier, précise-t-il, étant celui de la compétitivité et du coût. L'heure est à la compétitivité hors coût. Le rôle des ressources humaines est capital dans cette optique. Aujourd'hui, il est devenu clair que c'est l'innovation qui booste la production et gagne le marché ". En évoquant le contexte algérien, l'orateur avoue l'échec des pays du Maghreb lors du premier "round" de la mondialisation. Un échec justifié, entre autres, par le problème du transfert des ressources humaines. "Il est impératif d'examiner les défaillances locales bien avant de réfléchir sur les causes extérieures. La crise des fuites des capitaux humains remonte à plusieurs décennies, plus précisément à l'Indépendance. Le chômeur maghrébin est, généralement, un jeune diplômées, qualifié, imprégné des valeurs libérales et démocratiques; en un mot, un jeune qui promet hautement. De son côté, l'Etat vit une véritable crise et se détourne des véritables besoins de la vie socioéconomique", explique M. Bahloul. Et d'ajouter que même le secteur privé a du mal à équilibrer la balance, à absorber le capital humain disponible et à séduire les investissements directs étrangers ( IDE). "Ces derniers, pourtant, auraient pu arrêter la migration et promouvoir l'emploi", fait-il remarquer.
M. Mustapha Belhareth, professeur en économie et président de l'UR " Translog ", a insisté sur la nécessité de faire des arrangements organisationnels dans les pays d'accueil pour mieux gérer les migrants et les éventuels flux. Il s'agit, selon lui, de veiller à garantir aux migrants une efficience à la fois économique, sociale, culturelle et politique, fondée sur les principes de la démocratie et de la liberté. Dans une équation réussie, placée sous le signe gagnant-gagnant, il devient nécessaire voire logique d'oeuvrer ensemble dans une parfaite synergie tant au niveau local que celui méditerranéen.
Le deuxième panel a permis aux intervenants de traiter de la corrélation entre la mobilité professionnelle et euroméditerranéenne et le développement solidaire. Présidant ce panel M. Mehdi Lahlou, professeur à l'Institut national de statistiques et d'économie appliquée au Maroc, a mis le doigt sur l'expression " développement solidaire", désapprouvant le sous-entendu d'assistanat. " Nous demandons plutôt un partenariat équilibré. D'ailleurs, le processus de Barcelone parle de codéveloppement et de coprospérité; des objectifs qui ne peuvent être réalisés que dans un climat d'équité. La Méditerranée se veut une zone d'équilibre vu que ses pays partagent tout, y compris les éventuels risques. Malheureusement, jusqu'à présent, la liberté de circuler n'est assurée que dans un sens unique, du Nord vers le Sud ", souligne M. Lahlou. Il rappelle également que la migration clandestine n'est autre qu'une migration forcée, car les migrants ne sont pas arrivés à s'intégrer dans le pays natal.
Intéressant partenariat entre le Maroc et l'Allemagne
Prenant la parole à son tour, Mme Soraya Moket, présidente- adjointe du réseau des compétences germano-marocaines, a présenté cette expérience de partenariat efficient dont la finalité consiste à promouvoir l'apport des compétences marocaines en Allemagne et établir des partenariats fructueux avec les organisations et institutions des deux pays. Créé en 2009, ce réseau compte 720 experts marocains installés en Allemagne et spécialisés dans divers domaines. En effet, 20% d'entre eux sont spécialisés en Ntics, 13% en automobile, 9% dans le domaine social et 5% dans les énergies renouvelables. La participation féminine est de l'ordre de 15%.


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