A 27 ans accomplis, Wissem Ben Yahia, l'emblématique cœur de lion du CA s'apprête à disputer son dernier derby sous les couleurs "rouge et blanc". Jusqu'à ce jour, en huit saisons passées sous les couleurs du Club Africain, Ben Yahia a marqué 32 buts en championnat dans les rôles de relayeur, milieu défensif, latéral droit et même arrière gauche. Joueur cadre clubiste depuis un certain été 2003, il a atteint son apogée en 2007 où il fut sacré meilleur buteur de l'équipe avec 10 buts, le " must" pour un joueur polyvalent. Sur sa lancée, il a remis ça la saison suivante en se détachant au classement des buteurs avec 9 buts. Considéré comme le joueur clubiste qui a disputé le plus de derbies, Ben Yahia va remettre cela, une dernière fois, après huit ans de bons et loyaux services. Un dernier baroud d'honneur avant de quitter la scène... Sortir par la grande porte est mon objectif, sachant que je suis un pur produit clubiste qui évolue au sein des seniors depuis presque une décade. Et puis, indépendamment de l'enjeu et du classement des deux équipes, le derby s'apparente à une compétition à part, sorte de rivalité sportive entre frères ennemis qui doivent sans cesse en découdre, affaire de suprématie. Ce derby est assez particulier pour moi puisque ce sera le dernier d'une longue série. En dépit du classement préoccupant du CA, il y a le prestige du club à défendre… Le derby ne peut être figé sachant que les joueurs sont extrêmement motivés par ce duel fratricide. A l'approche du derby, il faut réguler la motivation des joueurs. Idem pour la pression. C'est une arme à double tranchant qu'il faut maîtriser. Certes, nous sommes distancés par l'EST mais l'envie de gagner est intact. Les ambitions des deux équipes sont diamétralement opposées. L'Espérance doit maintenir la cadence et garder la distance en haut du classement. Son but est la victoire à tout prix. Nous en sommes conscients et nous avons notre petite idée pour contrer le leader et l'avoir à l'usure. Et puis, le dernier cycle de derby nous est quelque peu favorable. Sans parler d'avantage psychologique, je pense que nous connaissons parfaitement notre adversaire et sommes capables de récidiver... Qu'est-ce qui peut faire la différence dans un match où tout pronostic est interdit ? L'expérience bien entendu. Le métier des joueurs. Le fait de connaître certaines ficelles sur le bout des doigts. Ne pas s'enflammer, garder son calme et sa concentration, rester solidaires et solides sur l'homme et appliquer les consignes à la lettre. Cela dénote un tempérament d'acier et d'une faculté à négocier différents scénarios en cours de match. C'est vous dire si la maturité et le sens tactique sont des atouts importants lors des grands chocs de la saison. Je pense que le CA a assez de vécu pour sauter ce cap avec succès. Des joueurs expérimentés de la trempe de Sellami, Dhaouadi et Souissi sont là pour encadrer les plus jeunes et leur permettre de se transcender. Bref, la personnalité du joueur est très importante dans ce genre de confrontations. Garder la tête froide peut s'avérer payant. L'apport de Faouzi Benzarti ? Le coach connaît l'EST sur le bout des doigts. C'est un avantage non négligeable qui peut faire basculer la balance de notre côté. Nous avons varié les exercices et travaillé plusieurs phases de jeu ces derniers jours. L'Espérance a des points forts mais aussi des points faibles. La bonne négociation des coups de pied arrêtés, l'anticipation au niveau des duels, le jeu en bloc, le marquage de zone (zone de récupération propre à chaque joueur), tout cela a été méthodiquement répété à maintes reprises et les joueurs se sont montrés volontaires à souhait tout au long de la semaine précédant ce derby. La victoire ne nous échappera pas.