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Zarzis, une symphonie inachevée
A la MC Ibn-Rachiq, Zran s'explique
Publié dans La Presse de Tunisie le 05 - 04 - 2010


Esquissé à la façon d'une symphonie musicale, Vivre ici, de Mohamed Zran, se voit et se lit comme un ensemble à plusieurs effets Public record jeudi dernier à la MC Ibn-Rachiq à l'occasion de la sortie du film Vivre ici du très controversé Mohamed Zran. Les débats ayant succédé à la projection de cette fiction, qui a emballé et enthousiasmé le public présent, ont donné lieu à des échanges passionnés, vifs et, par moments, houleux, motivés si tant est par des opinions et des interprétations diamétralement divergentes. En tout cas, ce documentaire n'a laissé personne insensible. Le public était secoué par le courage et l'audace de ce cinéaste que rien ne semble arrêter lorsqu'il s'agit de défendre les idées auxquelles il adhère. Chez lui, point de place à l'immobilisme et au surplace. Des portraits à vous donner le tourniquet Dans cette fiction, Mohamed Zran a filmé les profondes mutations vécues par une petite cité urbaine du Sud tunisien, suite aux bouleversements importants, introduits dans une société pas tout à fait ouverte aux courants modernistes et non encore libérée du poids des traditions. La proximité immédiate de l'île de Djerba est pour beaucoup dans la perpétuation du vécu religieux avec la présence de l'influence ibadhite et au courant juif orthodoxe au sein des populations musulmane et juive. Dans cette perspective, le cinéaste de Zarzis a mis en scène une mosaïque de portraits de grande dimension qui, chacun à sa manière, a développé les travers d'une société victime indirecte d'une mondialisation rampante qui, si on n'y prend pas garde, risque fort d'effacer jusqu'à nos spécificités culturelles et notre identité nationale. Mohamed Zran s'en est pris à la mouvance islamiste qui essaie d'endoctriner une certaine jeunesse fragilisée par les incertitudes résultant de rêves non toujours réalisables devenant ainsi une proie facilement récupérable par des milieux intégristes peu scrupuleux, prônant un dogmatisme des plus rigoureux. D'autres préfèrent tenter l'aventure en «brûlant» (franchissant) clandestinement les frontières maritimes, au péril de leur vie. Certains prototypes de la nature humaine nous sont livrés en pâture. On y trouve la truculente Fatma, la marieuse qui possède le don de faire et de défaire les unions, Tahar l'instituteur illuminé, un esprit soixante-huitard, qui n'a pas renoncé aux valeurs qui ont alimenté ses espoirs de jeunesse, Hadi, un naufragé de la vie qui continue d'entretenir l'illusion de retourner un jour prochain en France d'où il a été expulsé, Béchir qui, à bord de son taxi, sillonne les rues de la ville comme s'il était à la recherche de quelque chose d'indéfini, une course éternelle à la poursuite de l'inconnu, de l'indéchiffrable. Il y a aussi Mahmoud, petit commerçant et peintre à ses heures perdues. Suisse d'origine, marié à une autochtone et converti à l'islam, il mène une vie sereine sur les rivages de la Méditerranée. Dans cette galerie de portraits, on rencontre le Vieux Willy, un Allemand que la quête du bonheur a amené jusqu'à Zarzis. Les plus lucides des spectateurs auront saisi le sens de la symbolique. On y voit Willy, accompagné d'un compatriote, en train de ramasser les détritus et autres vestiges de libations nocturnes, abandonnés sans vergogne sur la place par des irresponsables peu soucieux de la préservation de l'écosystème. Au même moment, on voit des fidèles se rendant à la prière à l'appel du muezzin, avec dans les yeux une sorte de compassion pour ces deux zélés. Enfin, tout ce monde se retrouve à un moment ou à un autre, chez le droguiste juif, Simon Haddad, qui joue le rôle de la mémoire ardente de la ville. Dans sa sagesse biblique, il prodigue à tout le monde et sans distinction savoir, science et réconfort. Ses conseils sont des plus sages toujours empreints d'une réelle philosphie, fruit d'une longue expérience de la vie et des hommes. Mohamed Zran a déclaré au sujet de ce personnage qu'en le filmant, il a eu le signe prémonitoire qu'il allait mourir. Ce pressentiment s'est aussitôt confirmés les jours suivants. Ce sont sa nièce et ses petits-neveux qui lui ont succédé dans la bonne marche de son commerce. Des débats passionnés Les débats, parfois contradictoires, ont opposé deux visions. Certains n'ont rien compris à la démarche du metteur en scène, d'autres, plus nombreux, ont applaudi et donné leur total assentiment à cette initiative. A bien d'égards, cette œuvre incarne à la perfection la politique menée par notre pays dans la promotion de l'idéal, de la tolérance et du respect de l'autre. En parallèle des autres sujets traités en filigrane, Vivre ici, ce film culte a, chose quasi invraisemblable, suscité l'intérêt de la revue Variety de New-York, un précédent dans les annales qui mérite d'être relevé. Par ailleurs, la liste des distinctions remportées par ce film n'est pas définitivement close puisque Vivre ici est bien parti pour une future consécration au Festival du film méditerranéen de Tétouan qui se déroule actuellement au Maroc. Que de chemin parcouru depuis Le casseur de pierres, sélectionné à Cannes en 1990, dans la catégorie Un certain regard, et combien est long son palmarès en prix internationaux à travers les plus grands rendez-vous cinématographiques dans le monde.

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