Les gros efforts déployés récemment par la municipalité de l'Ariana pour endiguer le fléau du commerce parallèle commencent à porter leurs fruits. Il y a à peine deux mois, l'opération relevait de l'utopie, le phénomène ayant atteint des dimensions absolument inquiétantes à travers la prolifération des étals anarchiques. Au point que leur nombre échappait à tout recensement ! Sitôt installé, le Conseil municipal provisoire s'est embarqué dans un audacieux programme d'assainissement, visant le démantèlement de ce «réseau» qui a, il est vrai, porté un coup dur non seulement aux commerçants légaux, mais aussi au paysage environnemental de la commune. «A notre arrivée, on s'est retrouvé devant une situation à la fois complexe et incontrôlable», reconnaît M.Karim Hlali, nouveau maire de la ville. Suivent aussitôt des mesures radicales : démolition des points de vente de fruits secs (10 au total), régularisation de certains cas urgents (dossier par dossier), suspension provisoire des autorisations de construction de nouveaux débits et intensification des descentes de la police municipale dans les rues commerçantes pour couper l'herbe sous les pieds des contrevenants. Dans la foulée, il a été décidé de transférer les étals anarchiques avoisinant le marché municipal dans le parc municipal,où a été aménagé un espace provisoire pour les besoins de la cause. «D'aucuns ont, sans doute, constaté un léger mieux dans notre lutte contre le phénomène du commerce parallèle», indique le maire qui promet que «cette lutte ira crescendo particulièrement dans les arrondissements de l'Ariana-ville et El Manazeh où, faut-il l'avouer, on a encore du pain sur la planche». Zones d'ombre M.Hlali ne mâche pas ses mots. C'est d'autant plus vrai que des zones d'ombre émaillent encore ce dossier. A commencer par ces… indésirables 1.500 nouvelles demandes d'exercer dans le commerce parallèle qui ont afflué récemment sur le BOC de la mairie. Quel sort leur réservera-t-on? Mutisme à l'Hôtel de Ville. «On remet ça jusqu'à nouvel ordre», lance, sans plus de détails, le secrétaire général de la municipalité, M.Adel Essoussi. De surcroît, les services municipaux n'ont pas encore ramassé les ruines de certains débits anarchiques démolis, tout en peinant à remonter les… filiales des trafiquants du commerce parallèle qui continuent en toute impunité, de stocker, à l'intérieur de dépôts clandestins, des marchandises (légumes et fruits notamment) à l'approvisionnement douteux et avec lesquelles ils ravitaillent, au noir bien sûr, les étals anarchiques. Le verre est donc à moitié plein…