Conférence de presse d'un genre nouveau. Le parti de l'Alliance nationale pour la paix et la prospérité a convié, hier, les journalistes à une rencontre, non pas pour leur présenter son programme d'action ou ses positions vis-à-vis des derniers développements qu'a vécus la scène politique nationale ces derniers jours mais pour les entretenir, à sens unique, de ce qu'il appelle «les dépassements, les transactions louches, la malversation : ce qui se passe réellement au Marché de gros de Bir Kassaâ». Dans un communiqué de presse de près de trois pages, l'Anpp revient sur la situation prévalant au Marché de gros de Bir Kassaâ, plus particulièrement le pavillon n°4 qui demeure, six mois après la révolution de la liberté et de la dignité, «sous le contrôle des acolytes des Trabelsi, faisant fi, ainsi, de la réglementation en vigueur, plus particulièrement du cahier des charges dont les clauses continuent à être bafouées par les exploitants du pavillon n°4». Skander Rekik, président de l'Alliance nationale pour la paix et la prospérité, devait monologuer, pendant plus d'une heure, en l'absence du syndicat du marché ainsi que des représentants des chambres syndicales des poissonniers et des vendeurs de légumes relevant de l'Utica qui devaient participer à la rencontre selon les responsables de l'Alliance «pour dénoncer les pratiques de certaines personnes appartenant au régime déchu qui continuent à faire la loi, selon leur bon vouloir, et à faire prévaloir les anciennes pratiques de corruption, de malversation et de clientélisme». De plus, il considère qu'il «reste toujours au ministère du Commerce sept personnes connues pour leur appartenance au RCD dissous, pour leurs relations poussées avec les Trabelsi et pour leur avoir balisé la voie afin de faire main basse sur le commerce et de développer les réseaux du commerce parallèle». M. Rekik refuse de révéler l'identité de ces personnes avouant qu'«il ne dispose pas de preuves les impliquant dans les opérations de malversation et de corruption». Cependant, il appelle le Premier ministre intérimaire à ouvrir le dossier du Marché de gros de Bir Kassaâ et à révéler au public les secrets des transactions louches qui s'y opèrent et n'hésite pas à annoncer que la grève prévue pour aujourd'hui et demain par les ouvriers de la Coopérative ouvrière du marché a été annulée à la suite de la conclusion d'un accord selon lequel les exploitants du pavillon n°4 s'engagent, a-t-il affirmé, à respecter la loi en vigueur. M. Ahmed Bououn, président de la Coopmag : Le pavillon 4 reprend aujourd'hui son activité Le pavillon 4 au marché de gros de Bir El Kassaâ (Ben Arous) reprendra son activité, aujourd'hui, après environ un mois de fermeture à cause d'un conflit d'intérêts entre la Coopmag, coopérative des manutentionnaires du marché de gros, la direction générale de la Société des Marchés de Gros (Sotumag) et les grossistes et mandataires. Hier après-midi, Ahmed Bououn, président du conseil d'administration de la Coopmag, a déclaré à la TAP, au terme d'une séance de travail tenue à Ben Arous, que les différentes parties sont parvenues à un accord concernant l'annulation de la grève prévue par la Coopmag les 12, 13 et 14 juillet 2011 et la reprise de l'activité du pavillon 4, pavillon occupé par 39 grossistes et spécialisé dans la vente de légumes et de fruits de luxe. L'accord stipule que le pavillon 4 sera soumis aux mêmes règles régissant les pavillons 1, 2 et 3. En vertu du même accord, la Coopmag sera, désormais, la seule et unique partie habilitée à accorder les services relatifs au déchargement et au transport des marchandises (fruits et légumes) au sein du marché moyennant les commissions légales. La Sotumag de Bir El Kassaâ a décidé, ainsi, de répondre à la demande de la Coopmag concernant l'extension de son activité à tous les pavillons hormis le pavillon spécialisé dans la vente du poisson. La Coopmag avait également revendiquer l'unification des systèmes et méthodes d'intervention au sein du marché et d'obtenir 6% du chiffre d'affaires quotidien sur les légumes et fruits vendus au pavillon 4, commission appliquée sur les trois autres pavillons. Le pavillon 4, objet du conflit, comporte 39 carreaux dont deux étaient la propriété de membres de la famille Trabelsi. Après le 14 janvier, ils ont été chassés du pavillon suite à une plainte déposée à leur encontre. Au total, le chiffre d'affaires du marché de gros varie entre 750 et 900 mille dinars par jour. Le pavillon 4, à lui seul, a enregistré en 2010, un chiffre d'affaires estimé à 43 millions de dinars.