Les rebelles contrôlent toujours le poste frontalier Wazen-Dhehiba. Et, sur le territoire libyen, les troupes de Gueddafi ont été chassées de presque toute la région de Jbel Nafoussa.Juste quelques poches de résistance perdurent encore dans les localités de Nalout, El-Ghazaya et El-Assabaâ, rapportent les derniers ressortissants. La circulation au point de passage est fluide. Bien sûr, il y a des arrivées à tout moment, mais les véhicules qui vont dans l'autre sens sont beaucoup plus nombreux. Que ce soit des camions chargés de marchandises ou des voitures transportant des familles. «La vie a repris son cours normal, à Zentène où j'habite. Depuis que nous avons chassé les mercenaires de Gueddafi de Jbel El-Gharbi, les habitants qui avaient fui les villes de Jadou, Yefren, Zentène, Nalout, Goiliche, Roujbène, Wazen, il y a trois mois, commencent à revenir en masse, comme vous le voyez maintenant. Il est vrai que nous entendons parfois des explosions au loin, mais il n'y a plus de panique. Les sirènes des ambulances ne retentissent plus comme avant. Les insurgés que j'approvisionne personnellement sont très confiants et de plus en plus nombreux. Ils avancent en direction de la capitale même si les mines ralentissent un peu leur avancée»,nous confie Neji Abdelaziz, arrivé à l'instant de Zentène pour se ravitailler en produits de première nécessité et revenir aujourd'hui. En effet, le nombre de réfugiés actuellement frise les 15.000 répartis dans toutes les délégations du gouvernorat de Tataouine. Bien sûr les conditions d'hébergement dans les trois camps de Remada, Dhehiba et Tataouine gérés respectivement par le HCR, les Emirats arabes unis et le Qatar en collaboration avec l'Armée tunisienne, sont satisfaisantes. Pour faire face à la canicule qui a sévi dernièrement sur la région, deux tentes géantes d'une capacité d'accueil de 100 personnes chacune et équipées de climatisation sont en cours d'aménagement à Remada, en plus de l'installation de ventilateurs dans le camp Néjib-El Khattab à Tataouine. «Alors qu'au mois de mai dernier, ils étaient 54.000 et nous avons souffert le martyre avec eux», témoigne M. Ali Mourou, maire de Tataouine.