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Dans les marchés, effervescence et... nostalgie
Reportage: Ramadan : une fête commerciale
Publié dans La Presse de Tunisie le 03 - 08 - 2011

Scintillements joyeux, festivals d'extravagance artistique, veillées familiales et amicales, «boutbila», les «kharjas», les circoncisions, la Nuit du destin («laylat al kadr»), les causeries religieuses, les spécificités gastronomiques, autant de traditions que les Tunisiens entretiennent depuis longtemps.
Ramadan constitue plus qu'une fête, c'est un état d'esprit où enthousiasme et entrain se côtoient.
Les précieuses habitudes ramadanesques confèrent au mois saint une atmosphère chargée d'histoire, obéissant à des traditions d'une rigueur extrême.
Pendant Ramadan, tous les marchés ou les souks grouillent d'une vie surabondante, odorante et sonore, dans un chatoiement de couleurs… Ils deviennent des points d'attraction d'un théâtre d'animation tous azimuts…
Au premier jour de Ramadan, les premières heures matinales s'annoncent somnolentes. Beau temps, chaleur quelque peu suffocante, habituelle d'ailleurs en ce mois d'août. Reportage.
Il est 10h00, l'affluence commence à se faire sentir. Que de voies navigables vers de prestigieux marchés pittoresques. Arômes et parfums ont discrètement étendu leur emprise tout aux alentours. L'itinéraire que nous avons tracé passe par des lieux aux décors fonctionnels.
Première escale: cap sur le Marché central où le commerce prospère s'étale aux quatre coins. Dans ce lieu-repère de la consommation de base, les commerçants retrouvent l'énergie nécessaire, tonifiante, intarissable. Une prospérité assez particulière car propre à Ramadan. Cette année, et malgré l'atmosphère un peu tendue, les conditions sécuritaires peu rassurantes, sans oublier l'augmentation des prix de certains produits alimentaires de base, les Tunisiens n'ont pourtant pas délaissé leurs habitudes de bons vivants. Et l'on assiste journellement à de véritables carnavals commerciaux, répandant des effluves d'animation de consommation dans les marchés, les supermarchés, les boutiques et jusqu'aux échoppes. Rien de plus euphorique et de plus encourageant pour des commerçants qui ont pris l'habitude de se plaindre de la baisse des vente. Côté consommateurs, en revanche, et malgré la cherté des prix, le montant des dépenses propre à Ramadan s'avère des plus légendaires.
Séduire une clientèle déjà fidélisée
Toujours au Marché central, le baroudeur de pain, Moëz Ben Salem arbore l'accent d'un artisan jeune qui, à ses farines, mêle graines, germes de blé, maïs. Ce jeune homme ne fait jamais relâche face à une tradition, aux pas comptés, aux gestes précis, aux postures particulières, aux rythmes codés… «Ici dans ce marché s'étalent toutes sortes de gourmandises, les gens se bousculent à cette heure, et même plus tard, pour dénicher des variétés de pain appétissant «du mbasses» au «mlaoui», en passant par «khobz chaïr», et ce, conformément aux traditions de table tunisienne et au gré des goûts de chacun», confie le boulanger.
Le marché de Sidi El Bahri, installé sur Bab El Khadhra, blotti entre plusieurs quartiers, déborde de brouettes, de chariots, d'étalages pleins de légumes, fruits et produits alimentaires fort prisés durant le mois saint. Ce marché, et bien d'autres, innovent ces jours-ci pour séduire davantage une clientèle déjà bien fidélisée. Aussi, un effort supplémentaire est-il déployé à cet effet : des présentations bien agencées, mettent en valeur les produits alimentaires de terroir, notamment la fameuse feuille de brick «malsouka», les délicieuses pâtes de soupe «h'lalem», les imposantes «nwasser», ainsi que l'eau de fleur d'oranger «zhar», arômes alimentaires, épices, de quoi tenter le jeûneur gourmet. Dans cet univers obsessionnel de nourritures, les citoyens fêtent le mois de Ramadan, au plus fort de la liesse. «Les ménages sont déterminés à investir davantage afin de réussir à la perfection le festin familial quotidien», raconte M. Mejdi Ben Farhat, commerçant.
La ville baigne dans une homogénéité exceptionnelle.
Dhia Belkhir, élève en 9e année, effervescent et chahuteur, est l'un de ces vendeurs ambulants à la sauvette qui, à la première heure, souriant et serviable, offre à sa clientèle une gamme de misk et d'encens. «C'est une forme d'occupation saisonnière qui me permet de me roder à la vie active et de m'intégrer dans la société. C'est aussi un gagne-pain», explique-t-il.
Pour Latifa El Ayech, une mère de famille assez âgée qu'on a rencontrée à la rue des Salines, la vente de «malsouka» traditionnelles, de «hlélem» et de soupe d'orge lui permet de gagner sa vie. Avec son sourire caché, elle exerce le métier de marchande éternelle, «Il ne faut jamais oublier que Ramadan demeure, malgré tout, le mois de la “baraka”, et ce, en dépit de l'insécurité et du désordre régnants», fait-elle remarquer.
Par ailleurs, certaines familles, renommées pour un savoir-faire ancestral saisissent l'occasion pour ressusciter des traditions héritées de génération en génération. C'est le cas des familles connues pour la préparation des gâteaux traditionnels. Il faut dire que les confiseries incarnent, elles aussi, la tradition. De même que des douceurs comme les «zlabia», les «m'kharek», la «samsa» ou encore la «bouza» constituent des spécialités régionales et des recettes immuables qui, avec le temps, ont fait leur réputation.
D'autres petits commerces propices coïncident chaque année avec le mois saint, dont celui des dattes, des fruits secs. Connus pour leur teneur en vitamine et en fibre, ces aliments sont idéaux pour le «s'hour». Autant dire que les commerçants se délectent et s'évertuent à vendre spécialement des gammes qui émergent essentiellement durant le mois de Ramadan.
De la nourriture à l'or
D'autres souks proposent d'autres gammes de produits. C'est le cas de souk «El Attarine», «El Berka» ou encore «Echaouachine» qui offrent des collections précieuses de bijoux. Ces articles font le bonheur de la gent féminine. Cette dernière les reçoit sous forme de dot, dit-on, à l'occasion des «mouessems» célébrés à l'occasion de la nuit du destin «laylat el kadr», de la nuit «d'ennosef» ou de l'Aïd.
Tout en s'adonnant à des courses anodines et inéluctables d'apparence, les Tunisiens perpétuent des traditions lointaines. Pris de nostalgie, les souvenirs les ravivent, les mots s'emballent. Respecter les traditions est une véritable entreprise. Arpenter les marchés, entre autres, acheter des produits peu consommés quotidiennement, parrainer des habitudes diluées dans le quotidien, telles sont les quelques facettes des us et coutumes du mois saint.
Le traditionnel se ritualise et se sacralise. Comme les décors et les constellations qui tissent déjà la féerie dans l'écrin des matins et des nuits ramadanesques. On fête cette année avec ferveur renouvelée ce mois béni, loin de toutes considérations politiques ou autres.
A l'évidence, les Tunisiens, tout au long de ce mois, commerçants et consommateurs, «révolutionnent» l'arène commerciale, dans l'objectif de faire leurs emplettes aussi bien pour Ramadan, pour l'Aïd que pour la rentrée scolaire.


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