Une nouvelle initiative a été annoncée hier par plusieurs partis politiques, organisations et associations de la société civile qui ont décidé d'agir de concert et en partenariat pour la première fois, comme l'ont souligné les initiateurs, en vue de lancer une campagne de mobilisation et d'information contre la violence intitulée «Pour un Ramadan sans violence». Les organisateurs de la campagne ont dévoilé hier, au cours d'une conférence de presse, les motifs et les objectifs de cette action. Ils considèrent, en effet, qu'à la suite des menaces exprimées sur Internet et sur Facebook contre les cafés et les restaurants qui accueilleront les non-jeûneurs au cours du mois de l'abstinence, «il est indispensable que les différentes composantes du paysage politique et associatif national se liguent pour affronter, ensemble, les forces de régression et les groupes anti-révolutionnaires qui essayent, par tous les moyens, dont en premier lieu la violence et l'intimidation, de faire avorter la transition démocratique et de répandre un sentiment de terreur, de suspicion et de méfiance parmi le peuple». Mais les partis politiques, les organisations et les associations de la société civile signataires d'une déclaration commune rejetant toutes les formes de violence, appelant à respecter la liberté de culte et à faire prévaloir les valeurs de tolérance et d'entente sont déterminés à empêcher, pacifiquement et par les moyens de sensibilisation et de conscientisation, «les ennemis de la révolution de réaliser leurs basses besognes». Et ils étaient nombreux parmi les représentants des partis et ONG soutenant l'initiative à dénoncer les attitudes de «ceux qui promettent aux Tunisiens un Ramadan chaud et jalonné d'actes d'agression et d'intimidation contre tous ceux qui ne partagent pas leurs avis et qui sont toujours attachés aux valeurs de tolérance, d'acceptation de l'autre et de respect du droit à la différence». Qu'il s'agisse des représentants du mouvement Ennahdha, d'Attahrir, du Poct, de Tunisie Verte, du Parti du travail tunisien, du Mouvement du peuple unioniste, du Conseil national pour les libertés, de l'Association de lutte contre la torture, de la Ligue pour la tolérance, il a régné, hier, un discours unanime, fédérateur et mobilisateur pour que la campagne «Ramadan sans violence» réussisse et ouvre la voie à d'autres initiatives qui «dépasseront le cadre conjoncturel pour fonder de nouvelles traditions d'actions communes durables entre les partis politiques et les composantes du tissu associatif, et rompre, ainsi, avec la rupture et l'absence de communication qui caractérisaient nos rapports à l'époque du président déchu». Comment les organisateurs de la campagne vont agir pour toucher le plus grand nombre de Tunisiens? «Nous allons mener des campagnes d'information, diffuser des spots publicitaires, proposer des affiches dénonçant la violence et organiser des débats dont l'objectif est de démasquer ceux qui envoient les lettres de menace et qui n'ont pas le courage de décliner leur identité. D'ailleurs, les promoteurs de l'initiative ‘‘Pour un Ramadan sans violence'' se réuniront, vendredi 5 août, pour arrêter un programme définitif et le publier dans les médias», n'a pas manqué de souligner Mme Sihem Ben Sedrine, l'une des initiatrices de l'initiative et présidente du Conseil national des libertés en Tunisie (Cnlt).