La XIVe édition du Prix littéraire du Comar d'or a été au centre d'un débat qui s'est tenu au siège social de la Comar autour du thème «L'apport du prix littéraire à la promotion du roman tunisien». Etait présent dans le débat Georges Morin, fondateur du salon «Maghreb des Livres» de Paris. La rencontre a également réuni un grand nombre d'écrivains, de journalistes de la presse écrite, parlée et télévisée ainsi que des amis fidèles du Comar. Le jury de la production romanesque de langue française est présidé par Mounira Chapoutot, professeur émérite à l'université de Tunis, spécialiste des époques espagnole et ottomane, auteur de plusieurs ouvrages qui ont la qualité de réconcilier le public avec son histoire. Sa présence au sein du jury confère au Comar son bien-fondé et sa légitimité. En début de séance, M.Rachid Ben Jemia s'est félicité du succès de son œuvre qui, d'une édition à une autre, s'est imposée dans le paysage de l'édition et du livre comme un rendez-vous incontournable de la culture. Il a longuement évoqué l'évolution de cette manifestation depuis son lancement en avril 1997. Du point de vue des ouvrages de langue française, l'actuelle édition bat le record par le nombre qui, pour la première fois, dépasse les ouvrages de langue arabe. En effet, dix-sept romans en français constituent une gageure qui mérite d'être relevée et signalée. Pourtant, la participation était au départ de l'ordre de vingt livres, sauf que ce chiffre a été revu à la baisse avec le désistement de Anouar Attia (L'histoire et la chair — Tunisie Rhapsodie) et Abdelaziz Belkhodja (La femme rouge) qui, par courtoisie, ont préféré se retirer de la compétition, favorisant ainsi les chances des plus jeunes. Un acte très révélateur de leurs bonnes intentions. M. Ben Jemia s'est déclaré optimiste quant à l'avenir de cette manifestation qui a encore de beaux jours devant elle. Il suffit de voir la qualité littéraire des œuvres en circulation ou proposées au concours pour constater l'excellent niveau de la compétition; ce qui, devait-il souligner, complique la tâche du jury appelé à trancher. «Seul bémol‑: faute d'accompagnement éditorial digne de ce nom, plusieurs textes qui nous parviennent comptent un nombre inacceptable de coquilles, voire de fautes de syntaxe et d'orthographe. Le roman tunisien, qui traverse une phase de maturation, gagnerait mieux, sans aucun doute, à être accompagné par des éditeurs à la hauteur des compétences requises. A l'exception de quelques sociétés d'édition très sérieuses, la plupart des prétendus éditeurs ne sont motivés que par le côté lucratif, le reste importe peu», devait déclarer en substance le directeur général de la Comar. La proclamation du palmarès aura lieu le samedi 24 avril au Théâtre municipal au cours d'une cérémonie qui alternera musique, tarab et remise des prix. Liste des œuvres nominées Le Regard du loup de Soufiane Ben Farhat L'invasion des criquets de la terre de Rafik Ben Salah Les années de la honte de Mohamed Bouamoud Au Pays des poètes de Aïda Chabbi Les Noces de Cléopâtre de Taïeb Daldoul L'Enfant des ténèbres de Lilia Elloumi Fakhfakh Paysages d'automne de Chedly El Okby L'heure du cru de Aïcha Filali Lis de Jamel Ghannouchi Présentielle, fragments de déjà vu de Aymen Hacen Le sarment de Aïcha Ibrahim La Cartha'chinoise de Yasmine Karray Papa Noël, l'espoir bafoué de Mohsen Khammari Les Voisins de Hassib Knani Le Roman du vieux frère de Hamadi Labidi Terminus, Place Barcelone de Ahmed Mahfoudh Le transfert des cendres de Faouzi Mellah