•"Peu importe le nombre d'attaquants alignés" •"Défendre plus haut et gagner les duels" •Haggui peut revenir à tout moment" En plein Ramadan, les travaux herculéens continuent pour l'équipe de Tunisie qui n'a de pensée que pour la date du 3 septembre et pour son safari au Malawi avec à la clé un ticket pour la CAN 2012. Après le Mali et la brillante victoire (4-2) mercredi dernier à Monastir, les Aigles de Carthage vont poursuivre leur cycle précompétitif.Derniers réglages—cette fois sans les pros d'Europe—le 22 août contre la Jordanie à Amman. Le sélectionneur national, Sami Trabelsi, a accepté, avec sa disponibilité habituelle, de faire le point de la situation. Tout d'abord, ce que vous avez aimé et ce que vous n'avez pas aimé dans le test malien de mercredi dernier à Monastir... Ce qu'il y a de positif à retenir,c'est l'envie et la volonté exprimées par les joueurs.Il y a également le nombre d'occasions créées.Pour la troisième fois de suite, on marque au moins trois buts (après la Centrafrique en amical et le Tchad pour la CAN, Ndlr).On s'améliore dans le jeu offensif et dans la finition.Et cela est très important. En revanche, je n'ai pas beaucoup aimé les défaillances au niveau de la défense.Prendre des buts de cette manière est inadmissible.Nous avons, je crois, perdu un peu de notre lucidité derrière.Nous étions quelque peu mal organisés, notamment dans l'axe. Que faire pour y remédier? Il nous faut gagner les duels, qu'ils soient aériens ou au sol.Il faudra avant tout consulter les statistiques , car nous avons essayé de changer notre zone de récupération pour le faire à partir des 35 mètres et pratiquer une défense mi-basse et haute.Seulement, le résultat reste qu'on a récupéré très bas, ce qui nous a rendus très prenables et vulnérables derrière.Peut-être pourrions-nous y trouver une explication dans le fait que le Mali a évolué avec deux joueurs dans l'axe offensif et deux autres dans les couloirs.Ils nous ont poussés à rester bas.Dorénavant, il faut afficher davantage de lucidité. Même s'il faut relativiser en pensant à l'opposition parfois un peu décontractée apportée par les Aigles du Mali ? Non, je ne partage pas ce point de vue.Le Mali, composé de grands joueurs, a produit une opposition de qualité.On ne peut pas dire que notre adversaire était démotivé.Il n'en reste pas moins vrai que notre motivation et notre envie étaient supérieures. L'expérience d'un Sami Allagui aligné à droite sera-t-elle reconduite ? Oui, même si le joueur préfère évoluer dans l'axe.En fait, sa technique lui permet d'exploiter toutes les zones : il a ainsi évolué à droite, à gauche, en retrait par rapport à la pointe la plus avancée...Sa capacité d'adaptation étonnante fait que Allagui peut animer avec bonheur les couloirs.C'est tant mieux.Il peut réussir davantage et on attend beaucoup de lui. La formule de trois attaquants (Allagui, Jemaâ et Dhaouadi) soutenus par un playmaker (Chedly) peut-elle servir d'hypothèse de travail le 3 septembre à Blantyre dans le match de vérité ? Oui, pourquoi pas ? Au fond, peu importe le nombre d'attaquants alignés.Ce qui compte, c'est plutôt l'animation offensive.On peut ainsi aligner jusqu'à trois ou quatre attaquants à condition qu'ils assument les tâches défensives qui leur reviennent.Jemaâ, Allagui et Dhaouadi l'ont compris : ils doivent être présents également dans la phase défensive. Cet impératif, s'il est bien assimilé, relègue au second plan les interrogations sur les risques pouvant découler de la titularisation d'un nombre élevé d'attaquants. "Allagui pousse la concurrence" Comment jugez-vous la reprise de Houcine Ragued en sélection ? Il a déjà joué avec moi dans le match amical devant la France.Il a été aligné ce jour-là peu de temps.Entre- temps, il a changé de club (Slavia Prague en République tchèque, puis Karabukspor en Turquie).Il a un peu payé pour les mauvais résultats de l'époque (nul devant le Malawi, défaite face au Botswana).Pourtant, j'ai gardé le contact avec lui.Il évolue aujourd'hui dans un club du milieu du tableau en Turquie.Ragued est un bon leader, très poli.Sur le terrain, il se donne à fond.Ses qualités dans la récupération n'occultent pas sa bonne relance.Le positif dans l'affaire, c'est qu'il pousse la concurrence, quand on sait que nous comptons dans ce registre Korbi, Traoui...Il est intéressant d'avoir avec soi un tel joueur. Je voudrais pourtant rappeler que les milieux de terrain modernes ne peuvent plus se contenter d'être seulement de bons "destructeurs" ou récupérateurs.Dans le foot moderne, il faut y ajouter la bonne relance. Vous parlez de joueurs qui ont dû payer pour la période noire de juillet-septembre 2010.Il n' y eut pas uniquement Ragued.Par la suite, Karim Haggui n'allait plus être convoqué... Oui, il n' a pas été écarté tout de suite après.Mais Karim peut revenir à tout moment.Ces derniers temps, il a alterné le bon et le moins bon.Point de vue discipline, je n'ai pas remarqué de sa part des écarts.Peut-être bien cela était-il arrivé avant que j'arrive en sélection.En tout cas, j'ai senti énormément de pression autour de lui. En l'absence de Oussama Darragi, Adel Chedly a dû s'improviser meneur de jeu axial derrière les attaquants.Cette expérience vous a-t-elle convaincu ? Au fond, Chedly n'est pas un joueur de débordement, même si on le voit très souvent occuper un couloir, gauche de préférence. Il est polyvalent, a beaucoup de volonté et d'envie de réussir.Et ce qui ne gâche rien ,c'est qu'il s'agit d'un excellent encadreur, possédant un état d'esprit très positif.Oui, cette expérience a été une réussite, à mon avis. "Hicheri et Chammam doivent souffler" Vous entamez demain un nouveau stage pour préparer le test du 22 août en Jordanie.Allez-vous convoquer les mêmes joueurs ? Oui, pour ce qui est des joueurs locaux.Car les expatriés savent bien qu'ils ne seront pas libérés par leurs clubs, le 22 août n'étant pas une journée Fifa.Je vais donc reprendre les 21 joueurs locaux présents mercredi dernier contre le Mali.A l'exception de Walid Hicheri et Khalil Chammam qui ont été très sollicités et ont besoin de souffler un peu.On a senti beaucoup de fatigue chez eux.Pour les remplacer, je vais me contenter de lancer la convocation à un défenseur. La Jordanie, est-ce vraiment le sparring-partner idéal dix jours avant le Malawi ? Va-t-on continuer à sous-estimer le football arabe? On aurait tort de le faire.Rappelez-vous notre défaite en amical à Oman.Ce foot-là a fait de gros progrès et reste hautement compétitif.De plus, nous n'avons pas tellement le choix. Les sélections africaines ne pouvant disposer de leurs pros d'Europe à une date hors les Fifa-Days, il aurait été incongru de chercher à les rencontrer.Quoi qu'il en soit , les joueurs locaux ont besoin de compétition.Et ils vont pouvoir s'exprimer lundi prochain à Amman. "Les suspendus doivent se remettre en question" La CAF vient d'infliger deux matches de suspension (et non un seul ) à Youssef Msakni.Un souci de plus en vue du Malawi ? Oui, ce sera plutôt une carte en moins.Mais il y aura également Korbi et Darragi qui vont nous manquer ce jour-là pour cause de suspension.Une perte importante.Je voudrais pourtant rappeler que personne n'est indispensable en sélection.Ces joueurs doivent se remettre en question car il faut se demander comment on peut prendre autant de cartons ou pareille expulsion. Enfin, vous devez vous sentir contrarié par l'annulation du test de MaputoMozambique-Malawi du 10 août.Ce sont autant d'enseignements en moins sur les "Flammes" (surnom des joueurs du Malawi) ? On n' y peut rien.Pourtant, un de mes assistants, Férid Ben Belgacem, était parti pour Maputo.Mais il a dû rebrousser chemin à Istanbul car il n'avait appris l'annulation de ce test qu'en cours de route, en escale en Turquie. En tout cas,nous avons suffisamment d'informations sur le Malawi.Il ne doit pas avoir beaucoup changé par rapport à notre match aller du 4 septembre 2010 à Radès.Peut-être trois ou quatre joueurs. Ce jour-là, notre adversaire a eu beaucoup de chance.Après la première demi-heure, il était bien parti pour prendre une raclée : on aurait pu mener par trois ou quatre à zéro.Un relâchement coupable leur a permis de revenir au score.Bref, c'est un match à oublier. Comment définiriez-vous le Malawi ? Un adversaire respectable, sans plus.