La situation économique actuelle, caractérisée par un ralentissement général qui touche la majorité des secteurs et une croissance qui atteindra à peine les 1% aux prix fixes à la fin de l'année en cours, a dicté la décision de réajuster la loi de finances pour l'année 2011 et de l'augmenter de 11% par rapport à la loi de finances adoptée en décembre 2010 (19 192 MD). Le budget adopté pour l'exercice 2011 s'élève ainsi à 21 330 millions de dinars. Un réajustement qui vise surtout à tenir compte de l'impact financier des mesures exceptionnelles décidées après la révolution du 14 janvier et à faire face à l'augmentation du volume des dépenses publiques. Entre autres contraintes qui pèsent sur le budget de l'Etat, la subvention des produits de consommation et des hydrocarbures. Le budget est également confronté à des défis majeurs, notamment les augmentations salariales, l'indemnisation de 281 entreprises économiques sinistrées et la création d'emplois. Outre la situation économique nationale, la loi de finances complémentaire prend en considération la conjoncture économique mondiale qui a été marquée durant les 4 premiers mois de 2011 par la hausse des prix des produits de base à un rythme progressif et en particulier des produits de consommation et des hydrocarbures. A cet effet, la loi de finances complémentaire prévoit un accroissement des fonds alloués pour certaines dépenses et garantit des enveloppes adéquates aux programmes de recrutements complémentaires au sein de la fonction publique. Les fonds prévus permettront, en outre, de renforcer les ressources du Fonds d'encouragement à la création artistique et littéraire afin de stimuler les créateurs dans différents domaines. Pour ce qui est des ressources du budget général de l'Etat pour 2011, elles proviennent à hauteur de 70 % des ressources propres (14 961 MD), fiscales et non fiscales. 24% proviennent de l'emprunt, soit 5 152 MD, et 6% des fonds spéciaux du trésor, ce qui équivaut à 1 217 MD. S'agissant de la répartition du budget, ce sont les dépenses de gestion qui accaparent la plus grande part avec (58 %). Dans le nouveau projet de décret-loi, ces dépenses sont fixées à 12 518 MD contre 10 732 MDT (soit une augmentation de 16,6 %), elles englobent les dépenses salariales publiques (7.642,777 MD), les équipements de services (842,828 MD), les interventions publiques (3.648,059 MD) et les dépenses imprévues (384,636 MD). Les dépenses de développement qui mobiliseront 19,6 % du budget de l'Etat, soit 4.181 MD affichent une baisse de 13 % par rapport au montant de 4 818 MD, initialement, fixé dans la loi de finances 2011. Elles se répartissent entre investissements directs (1.566,526 MD), financements publics (1.419,980 MD), dépenses de développement urgentes (465,399 MD) et dépenses de développement liées aux ressources extérieures placées (729,950 MD). La part du budget consacrée au paiement du service de la dette publique reste pratiquement la même que celle fixée par la loi de finances de décembre 2010, soit 3.414 MD. Un choix qui, de l'avis de M.Jalloul Ayed, ministre de finances, est primordial pour préserver sa bonne réputation sur les places financières internationales.