• Renforcer le partenariat et développer des projets mixtes • Des liaisons aériennes et terrestres interafricaines pour impulser les échanges bilatéraux Les pays du continent africain disposent d'un fort potentiel leur permettant de développer leur partenariat dans le secteur des services, créneau porteur, créateur d'emplois et de richesses. De fait, le secteur des services est, aujourd'hui, un secteur d'avenir qui contribue d'une manière soutenue à la croissance du PIB. La part des échanges de ce secteur dans le commerce international a doublé entre 1980 et 2009, passant de 10 à 20%, soit à un rythme supérieur à l'évolution des échanges de biens. C'est là le principal constat qui ressort des travaux de la rencontre de partenariat Afrique-Tunisie dans le domaine des services qui se sont tenus hier après-midi à Tunis. Y ont pris part les représentants d'une vingtaine de pays africains, des hauts responsables tunisiens et africains, des décideurs et des hommes d'affaires des divers pays du continent ainsi que des représentants de bailleurs de fonds et partenaires internationaux de développement (BAD, Banque mondiale, BID, Fades et autres). Ce meeting africain est une nouvelle approche orientée vers l'innovation et le développement des relations sud-sud. Plusieurs possibilités de coopération ont été explorées concernant les domaines de l'ingénierie, des travaux publics et équipements collectifs, de la gestion de l'eau, de l'aménagement du territoire, de l'électricité et l'électrification, de l'éducation et des technologies de l'information et de la communication. Intervenant à cette occasion, M. Ridha Ben Mosbah, ministre du Commerce et de l'Artisanat, a rappelé que le secteur des services draine aujourd'hui 65% du volume des investissements dans le monde contre 49% en 1990. En Tunisie, le secteur revêt une importance particulière et occupe une place de choix dans le schéma de développement du pays, a-t-il dit, relevant que la part de ce secteur dans la formation du PIB s'est située à 60% en 2009. Le secteur contribue aux exportations à hauteur de 26% contre une moyenne internationale de 20%. Le ministre s'est dit convaincu que la Tunisie, tout comme les pays africains, est appelée à renforcer le partenariat dans ce secteur moteur et à développer des projets mixtes permettant l'échange d'expériences et d'expertises. La Tunisie compte, en cela, sur le soutien de la Banque africaine de développement (BAD) et des diverses instances et institutions régionales et internationales, a-t-il relevé. Partenariat afro-africain La Tunisie, qui a toujours contribué à l'impulsion de l'action africaine commune, est disposée, a-t-il affirmé, à partager son expérience avec ses partenaires africains et à mettre à leur disposition son expertise dans la réalisation de projets de développement, notamment dans les secteurs tels que la santé, l'enseignement, la formation, les télécommunications, les travaux d'infrastructure et autres. Dans son intervention, M. Hedi Djilani, président de l'Utica, a indiqué que la Tunisie a mis en place une stratégie nationale visant à conclure davantage d'accords préférentiels avec les groupements économiques africains et à mieux faire connaître les produits tunisiens sur les marchés ciblés. L'Etat a mis en place, a-t-il poursuivi, plusieurs encouragements au cours de ces dernières années au profit des investisseurs tunisiens afin de les aider à s'implanter dans des marchés africains. Mais en dépit de cette volonté et de ces efforts, les relations économiques entre les communautés d'affaires tunisienne et africaine restent en deçà des attentes. Le président de l'Utica a relevé que malgré les quelques expériences d'implantation d'entreprises tunisiennes dans des pays africains, les exemples restent très timides, de même que les investissements africains en Tunisie qui demeurent très faibles par rapport aux autres investissements directs étrangers. Le développement des échanges économiques inter-africains, estime-t-il, est handicapé par plusieurs problèmes, en particulier celui du transport. Pour pallier cette situation, il a appelé à renforcer les liaisons aériennes et terrestres interafricaines pour impulser les échanges bilatéraux entre nos pays. Les bailleurs de fonds, en particulier la Banque africaine de développement, sont appelés, pour leur part, à privilégier le partenariat afro-africain, et à aider le secteur privé à être plus présent et plus pertinent, a-t-il conclu.