L'heure des comptes a enfin sonné pour notre football. La réalité en face ! Comme nous ne sommes pas maso, nous ne reviendrons pas en détails sur la rencontre Malawi-Tunisie qui nous vaudra très probablement une élimination de la phase finale de la CAN 2012. Faut-il d'ailleurs vraiment s'en étonner quand on sait que cette équipe nationale et notre football ont entamé depuis belle lurette leur descente aux enfers. Sami Trabelsi n'aura fait qu'entretenir l'illusion mais notre sort était scellé. Pas masochistes disions-nous, même si nous l'avions longtemps été pour avoir toléré (un peu beaucoup malgré nous) une situation…intolérable avec un football tunisien qui foutait le camp et des responsables qui s'en…foutaient royalement ! De vous à nous, nous ne sommes pas trop mécontents de cette élimination, pour peu qu'elle serve à balayer ce qui reste comme crasse de l'ancien régime et de son système pourri. Non, nous ne sommes plus masochistes et nous sommes presque pris par de fortes envies de sadisme vis-à-vis d'un système servi par des hommes sans scrupules, sans véritables références, sans morale, sans aucun égard pour plus de dix millions de Tunisiens qui ont assisté impuissants et plein de rage à l'élimination de notre équipe nationale face à un fort modeste Malawi, dans un groupe digne de «sport et travail» avec le Malawi, Botswana, Togo et Tchad, des formations africaines de troisième zone ! Envie de sadisme. Alors allons-y. Joueurs surcotés, surengraissés, surestimés, surpayés, surmédiatisés… C'est vrai que c'est plus facile de tirer sur un président de fédération ou sur un entraîneur (ce n'est d'ailleurs pas interdit puisqu'ils le méritent souvent bien) et qu'il est plus rare de critiquer un joueur ou une équipe. Alors, pour une fois, nous avons envie de tout déballer. Economiquement, si on met les deux forces dans la balance, c'est presque du 1%. Que valent nos adversaires par rapport aux Chedly, Jmel, Dhaouadi, Jomaâ, Ragued, Allagui, Traoui, Msakni, Darragi, etc ? Gros salaires, grosses voitures, grosses gueules et gros…flops. Quand on voit que nos clubs s'endettent et s'appauvrissent pour des pseudo-vedettes, nous avons envie de crier au scandale. Messieurs les vendeurs de chimères, le football de ce pays n'a gagné que 4 titres majeurs en 55 ans d'indépendance sur le plan continental : une CAN et 3 Ligues des champions. En Coupe du monde, nous n'avons pas passé le premier tour en quatre participations. Voilà les chiffres, ceux qui comptent à l'arrivée. Profil bas les gars et arrêtez de rouler les mécaniques. Vous n'impressionnez plus personne ! Dirigeants opportunistes, ignorants et coupables Responsabilité des joueurs, de nous autres journalistes mais aussi et surtout des responsables de notre football. Présidents et dirigeants de nos clubs, présidents et dirigeants successifs de la FTF qui ont fait le vide autour d'eux et le vide dans notre football. Mauvaise gestion financière, mauvaise gestion sportive, distribution chaotique et louche des degrés et des diplômes pour entraîneurs, connexions politiques dangereuses, compromis et compromissions avec les grands clubs, politiques inexistantes de jeunes, etc… Trois participations consécutives à une phase finale de Coupe du monde et dans la foulée, une victoire à la CAN et la FTF en sort avec un… déficit énorme. Qui s'en soucie ? ! Venons-en à présent aux sélectionneurs nationaux. Nous persistons et signons pour ce qui est de Sami Trabelsi, même si nous lui reprochons d'avoir été timide à Blantyre (Nous y reviendrons plus en détails demain) qui doit rester et reconstruire. Car, après tout, il n'est que le dépositaire d'un héritage très lourd : gagner à Blantyre n'aurait en tout cas servi qu'à entretenir l'illusion et à prolonger la durée de vie d'un bureau fédéral qui aurait profité de l'occasion pour manœuvrer en vue d'une plus longue permanence. Game is over. Pour de bon cette fois-ci.