Après un été agité, les grandes puissances du G7 se retrouvent vendredi à Marseille, dans le sud de la France, pour chercher les moyens d'éviter une rechute de l'économie mondiale sans aggraver la crise de la dette, avant de préciser samedi leur réponse financière au "printemps arabe". Les grands argentiers des pays les plus industrialisés (Etats-Unis, Japon, Canada, Allemagne, France, Italie, Royaume-Uni) doivent "tirer les leçons" des "soubresauts de l'été", a expliqué mercredi le ministère français des Finances, qui préside la réunion. Au moment où les craintes d'une nouvelle récession et la persistance de la crise de la zone euro se traduisent par des dégringolades en série des marchés financiers, le G7 enverra "des messages de confiance" et commencera à tisser "une réponse globale", a assuré le ministre, François Baroin. Aucune déclaration commune n'est toutefois attendue. Les derniers mois ont été mouvementés: le nouveau plan de sauvetage de la Grèce n'a pas empêché des tensions extrêmes sur la dette italienne et espagnole, la France et ses banques ont été chahutées à leur tour, la note financière des Etats-Unis a été abaissée par la première fois par une agence de notation malgré un accord de dernière minute pour éviter le défaut de paiement. En réponse, les Etats de la zone euro ont multiplié les plans d'austérité sans toujours convaincre. Par crainte d'une rigueur qui étoufferait durablement la reprise, certains commencent donc à appeler à de nouvelles mesures de relance de l'économie. Le président américain Barack Obama, qui devrait présenter jeudi un plan pour l'emploi d'un montant de 300 milliards de dollars, et la chancelière allemande Angela Merkel ont ainsi demandé au G20 des principaux pays riches et émergents une "action concertée" pour "stimuler la croissance". Une position soutenue par le Fonds monétaire international (FMI) qui rappelle toutefois que la réduction des déficits reste, aussi, un "impératif". Où placer le curseur? C'est le dilemme auquel sont confrontés les pays riches qui ont épuisé lors de la récession de 2009 la plupart de leurs cartouches en matière de relance, au prix d'un endettement record. Le message qui commence à émerger au sein du G7 est donc une sorte d'appel aux Etats qui conservent des marges de manoeuvre afin qu'ils ne s'adonnent pas à une austérité trop stricte et continuent de soutenir l'activité. L'Allemagne, qui vise l'équilibre budgétaire dès 2014, se sentira peut-être concernée. Le G7 se penchera aussi sur la santé du secteur financier, l'occasion pour la patronne du FMI Christine Lagarde de réitérer son appel à une recapitalisation des banques européennes, fraîchement accueilli sur le Vieux Continent. Et, même si les membres du G7 sont discrets sur ce point, ce forum dévolu aux questions de change devra aussi analyser l'intervention surprise, sur les marchés, de la banque centrale suisse, qui risque selon certains analystes de relancer la "guerre des monnaies". Samedi, les ministres retrouveront leur homologue russe et les institutions financières internationales pour un G8 consacré au "printemps arabe", dans le cadre du Partenariat de Deauville lancé en mai avec les gouvernements issus des révoltes égyptienne et tunisienne. Les grandes puissances avaient alors promis une aide économique conséquente, la Tunisie évoquant un "package global de 40 milliards de dollars" en faveur de la région. Depuis, le Maroc et la Jordanie ont rejoint ce partenariat, tandis que les autorités de transition libyennes ont été invitées avec le statut d'observateur à la réunion de Marseille, où les pays arabes exposeront leurs plans d'action pour leur relance économique. Les institutions financières internationales expliqueront en réponse comment elles entendent les soutenir.