• Une enveloppe de 3,5 millions de dinars a été mobilisée par le ministère de l'Equipement pour entretenir les ouvrages hydrauliques et protéger les cours d'oueds contre les inondations • La direction de l'hydraulique urbaine a affirmé son intervention, en 2011, pour le curage de 620 km de cours d'oueds et la maintenance de près de 170 ouvrages dans 14 gouvernorats • Le nombre des projets de protection des villes contre les inondations s'élève à 162 projets lancés dans 150 villes et moyennant des investissements de l'ordre de 220MD En prévision de la saison automnale et hivernale, et pour faire face à la fragilité des écosystèmes et de sa situation géographique, qui la rendent particulièrement vulnérable aux impacts potentiels de la hausse de la température moyenne, notamment l'élévation du niveau de la mer, la réduction des réserves en eau douce, de la perturbation des saisons de pluies, la Tunisie s'est engagée, résolument, sur la voie de la prévention et de la veille météorologique. Dans cette perspective, une étude couvrant tout le Grand -Tunis a été lancée, visant à identifier les moyens à mettre en œuvre pour protéger cette zone. Cette étude s'inscrit dans le cadre de la stratégie adoptée par l'Etat dans le domaine de la protection contre les inondations, qui repose sur le diagnostic approfondi de la situation actuelle et l'évaluation des programmes de développement urbain, afin de mieux appréhender et prévenir les risques des inondations, la mise en œuvre d'une stratégie de protection et d'intervention qui tient compte aussi bien du degré des risques envisageables et leurs impacts éventuels, que des moyens disponibles, outre le financement et la réalisation des projets et de la cohérence des projets et leur répartition géographique. L'application de cette stratégie est confiée aux ministères de l'Equipement et de l'Habitat, de l'Agriculture et de l'Environnement ainsi que du ministère de l'Intérieur. Il est à signaler que le ministère de l'Equipement a alloué une enveloppe de 3,5 millions de dinars pour entretenir et maintenir les ouvrages hydrauliques contre les inondations et la protection des cours d'oueds. Durant les sept premiers mois de 2011, les services spécialisés ont procédé, selon le ministère, au curage et à l'assainissement d'environ 173 km de canalisation de différents calibres, d'oueds et d'autres cours d'eau proches des ouvrages de protection. La direction de l'hydraulique urbaine, structure chargée de la protection des villes contre les inondations, a affirmé son intervention, en 2011, pour le curage de 620 km de cours d'oueds et la maintenance de près de 170 ouvrages dans les gouvernorats du Grand- Tunis, Nabeul, Sfax, Béja, Gabès, Jendouba, le Kef, Siliana, Sidi Bouzid, Médenine et Tataouine. Les interventions annuelles d'entretien et de maintenance (réparation, curage, enlèvement des résidus, qui précèdent les pluies automnales), connues sous l'appellation de "ghassalet nwader ", visent à préserver le rendement et la pérennité des ouvrages hydrauliques. Suivi sur le terrain L'application de la stratégie de protection des ouvrages hydrauliques et d'intervention comprend trois niveaux, à savoir " la protection éloignée ", qui consiste en la construction des barrages et des lacs collinaires permettant ainsi de maîtriser l'écoulement des eaux à l'amont des villes. Cette protection relève des attributions du ministère de l'Agriculture et de l'Environnement. Le second niveau, celui de "la protection rapprochée ", concerne la réalisation d'ouvrages à proximité des villes afin de mieux gérer les écoulements des eaux orientées vers les villes et provenant des zones proches et/ou éloignées. Cette protection assure la gestion des écoulements de l'eau dans les oueds et dans les zones d'accumulation situées dans/ou à proximité des zones urbaines. Elle fait partie des attributions du ministère de l'Equipement et de l'Habitat. Parmi les principales interventions à ce niveau de protection, citons la déviation des oueds et des cours d'eau en dehors des zones urbaines et la construction des bassins d'écrêtement qui permettent de gérer les quantités et les débits d'eau au moment des averses, le recalibrage et l'aménagement des oueds à l'intérieur des zones urbaines, le recouvrement de certains cours d'eau des zones urbaines et la construction de leurs berges. Le troisième niveau de protection est l'assainissement des eaux pluviales à l'intérieur des agglomérations et des zones urbaines. Cette protection concerne la réalisation des réseaux d'assainissement des eaux pluviales constituées de conduites, dalots et canaux de différentes sections qui déversent dans les lits des oueds, les sebkhas ou dans la mer. Elle relève des attributions des collectivités locales, qui peuvent déléguer à l'Onas la réalisation et la gestion de ces ouvrages. Dans le domaine de la protection rapprochée, la direction de l'hydraulique urbaine a élaboré plusieurs études de protection contre les inondations de diverses villes et agglomérations urbaines exposées aux risques d'inondations. Les études constituent une importante banque de données comportant plus de 200 études servant à l'élaboration des plans de développement. Elles constituent aussi une référence pour la conception et la révision des plans d'aménagement urbains afin d'éviter l'urbanisation des zones sujettes aux inondations. Par ailleurs, la programmation des travaux de protection contre les inondations, lors de l'élaboration des plans de développement, repose sur la carte de risques d'inondation élaborée en 1986 et révisée en 1996, qui définit les degrés de risque d'inondabilité des différentes villes tunisiennes, les études disponibles et les plans directeurs de protection des villes, des demandes régionales selon la situation face aux pluies intenses. Force est de constater une croissance du nombre des projets et des investissements alloués, d'un plan de développement à un autre, qui a porté le nombre des projets à 162 au profit de 150 villes, moyennant 220 MD. Parmi les grands projets réalisés, celui de la protection contre les inondations de l'Ariana nord et de Kairouan, qui a été réalisé dans le cadre de la coopération entre la Tunisie et le Japon (38MD). Quarante projets programmés Concernant les projets programmés au cours de la période du XIe Plan de développement, environ 40 projets ont été lancés pour la protection de 56 villes, moyennant des investissements de l'ordre de 115MD. Pour ce qui est des projets en cours de réalisation, il est prévu la protection de 10 villes contre les inondations, l'entretien des ouvrages hydrauliques (environ 50 anciens et 14 nouveaux ouvrages), la protection de trois villes situées à Tunis-Ouest, El Gtar (Gafsa) et le pôle technologique à Monastir et El Fejja, outre l'aménagement des grands ouvrages hydrauliques. La direction de l'hydraulique urbaine s'est assigné comme objectif, en élaborant l'étude d'évaluation de la situation actuelle, le diagnostic des ouvrages déjà construits, la recherche de scénarios de protection contre les inondations pour différentes récurrences, l'étude et l'amélioration des outils institutionnels employés jusqu'à ce jour pour la gestion de l'eau en Tunisie. Il est opportun de rappeler que le projet de protection de Tunis-Ouest s'inscrit dans le cadre de la première tranche du projet de protection du Grand-Tunis contre les inondations, a nécessité des investissements moyennant 101 MD, avec une contribution de la Banque japonaise de coopération internationale de 75MD.