Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a salué la victoire du peuple libyen, lors d'une visite vendredi à Tripoli, dernière étape de sa tournée dans des pays du "printemps arabe". "Je suis heureux d'avoir été témoin de la victoire et de l'avènement de la démocratie en Libye", a-t-il dit après avoir participé à la prière hebdomadaire sur la Place des martyrs, la Place verte anciennement. Pour sa première visite en Libye après la chute du régime de Mouammar Kadhafi, M. Erdogan a aussi "salué la mémoire des martyrs libyens qui se sont sacrifiés pour leur patrie et leur religion comme l'avait fait Omar el-Mokhtar", figure de la résistance contre la colonisation italienne, dont c'est le 80e anniversaire de sa pendaison par l'armée italienne. "Je m'adresse à Syrte et Bani Walid, embrassez vous frères et joignez vous aux autres Libyens", a-t-il poursuivi en allusion aux deux bastions des pro-Kadhafi qui ne sont pas encore contrôlés totalement par les combattants des nouvelles autorités. "Cette unification des rangs favoriserait le développement de la Libye et en ferait l'un des meilleurs pays de la région", a encore dit le Premier ministre turc. A son arrivée, M. Erdogan a été accueilli à l'aéroport par le chef du Conseil national de transition (CNT), Moustafa Abdeljalil, et le numéro 2 de cette instance, Mahmoud Jibril. Il s'est ensuite longuement entretenu avec ces dirigeants libyens. Il est arrivé en Libye en provenance de la Tunisie, pays déclencheur des soulèvements dans le monde arabe, après une première étape en Egypte. Ces trois pays ont vu, depuis le début de l'année, leurs dirigeants respectifs renversés par des mouvements d'insurrection populaire. Le Premier ministre turc, qui a été accueilli en héros au Caire, jouit d'une grande popularité dans les pays arabes, nourrie par ses prises de position sur le conflit israélo-palestinien, alors que la plupart des dirigeants des pays de la région sont considérés comme impuissants face à l'Etat hébreu. Sa visite en Libye survient au lendemain de celles du président français Nicolas Sarkozy et du Premier ministre britannique David Cameron qui ont été accueillis en héros en Libye.