• Pour la session de septembre 2011, la capacité totale en matière de formation offerte est de 36.385 places • Volonté de répondre aux besoins du suivi des apprenants et celui d'une stratégie de communication et d'information Malgré les multiples réformes engagées ces dernières années au niveau du secteur de la formation professionnelle, un problème se pose encore avec persistance. D'une part, un grand nombre de diplômés, notamment dans les régions intérieures, ne trouve pas d'emploi et, d'autre part, des entreprises privées ne trouvent pas sur le marché une certaine catégorie de travailleurs en mesure d'effectuer certaines tâches. Un chef d'entreprise dans le secteur du textile se plaint par exemple de «l'absence d'ouvriers du niveau certificat d'aptitude professionnelle, pour travailler sur les machines de confection». Il a été contraint de recruter des jeunes et de les former sur le tas pendant plus d'une année, pour qu'ils puissent s'acquitter de leur tâche. L'apprenant peut (c'est son droit absolu) progresser d'un niveau à l'autre. Et rares sont les apprenants qui se contentent du premier niveau pour trouver un emploi. Certains diplômés sont, cependant, obligés de sauter sur la première offre d'emploi pour subvenir en urgence aux besoins de leur famille. Déséquilibre entre l'offre et la demande Pour la session de septembre 2011, la capacité totale de formation offerte est de 36.385 places réparties sur plusieurs niveaux, à savoir le brevet de technicien supérieur, le brevet de technicien professionnel, le certificat d'aptitude professionnelle, le certificat de compétence, le certificat de fin d'apprentissage et le certificat de formation professionnelle. Les centres de formation offrent également différentes formules de formation : par alternance (23.849), au centre (4.869), apprentissage professionnel (7.587) et cours du soir (80). Actuellement, les centres comptent plus de 103.000 jeunes apprenants. Proposer éventuellement de nouvelles formations La capacité de formation dans les centres d'apprentissage professionnel est, à elle seule, de 18.781, contre 15.307 dans les centres sectoriels, 1.275 aux centres des métiers d'artisanat et 1.022 aux centres de la fille rurale. C'est dire que, quantitativement, les centres sont en mesure de répondre aux différents besoins en formation. Un certain déséquilibre est pourtant constaté parfois entre l'offre et la demande. Selon Mme Samira Hached Berhouma, directrice de l'information et de la communication au sein de l'Agence tunisienne de la formation professionnelle, «la formation par alternance dans le centre et l'entreprise ne se fait pas toujours de la façon souhaitée, dans la mesure où certaines entreprises ne mobilisent pas automatiquement un encadreur pour suivre les apprenants affectés dans un métier». Pourtant, certains chefs d'entreprise disent qu'ils sont disposés à prendre en charge des groupes de jeunes à former dans une spécialité qui n'est pas enseignée dans les centres, sous l'égide de l'agence qui se chargera de leur octroyer le certificat de formation. On craint que cette méthode encourage certains chefs d'entreprise mal intentionnés à utiliser ces jeunes pour l'exécution de tâches sans les rémunérer. Dans certaines régions, la formation par alternance n'est pas bien développée, vu l'éloignement du centre en rapport qui, souvent, ne dispose pas de moyens pour transporter les apprenants. De plus, dans plus d'une région, on constate qu'il n'existe pas d'entreprises opérant dans la spécialité enseignée. Plusieurs régions n'ont pas un tissu industriel bien développé. En tout cas, la formation par alternance connaît une baisse de proportion. «Le secteur de la formation professionnelle fait l'objet d'une restructuration, relève notre interlocutrice. La formation par alternance va se limiter là où elle peut vraiment être effectuée dans les règles». Il va falloir revoir la carte des spécialités enseignées. Auparavant, le gouverneur avait le droit de proposer des formations et même des niveaux, sans tenir compte forcément des besoins des entreprises. L'un des gouverneurs voulait intégrer le niveau de brevet de technicien supérieur dans chaque gouvernorat où il était affecté ! Même l'approche par compétence est remise en question car elle n'a pas toujours donné les résultats escomptés. Il ne s'agit pas de former pour former, mais pour répondre parfaitement aux besoins des entreprises économiques. D'où le souci d'assurer le suivi des jeunes apprenants, une fois leur diplôme en poche, pour être sûr qu'ils ont bien intégré la vie active en étant recrutés dans une entreprise ou en montant leur propre projet. Les chefs d'entreprise sont présents néanmoins dans les conseils des centres de formation pour formuler leurs remarques et proposer éventuellement de nouvelles formations en fonction de leurs besoins. L'Agence tunisienne de la formation professionnelle collabore, elle-même, avec les différentes fédérations professionnelles dans le cadre de la mise en place des programmes de formation. Mme Hached constate, cependant, que «la culture des métiers n'est pas bien développée chez certains jeunes, dont la majorité s'intéresse à l'informatique sans savoir exactement de quoi il s'agit ou quelle spécialité ils veulent apprendre, car l'informatique est très vaste comme secteur». Une stratégie de communication et d'information impliquant les médias devrait être mise en place pour fournir les données nécessaires aux intéressés et les orienter vers les secteurs porteurs. La stratégie prévoit également la révision du site web de l'agence pour l'adapter, avec l'implication de l'Association tunisienne des stagiaires et des diplômés de la formation professionnelle. ------------------------------------------------------------------------ Les spécialités offertes dans le secteur de la formation et les régions Les centres de formation professionnelle, dont la capacité totale est de 36.385 places, offrent des formations dans de nombreux secteurs, comme l'agriculture (307), le bâtiment et les travaux publics (5.545), le textile et l'habillement (5.957), le cuir et la chaussure (1.184), la mécanique générale, la soudure et l'assemblage (4.425), l'électricité et l'électronique (9.545), les industries alimentaires (135). Les jeunes ont également la possibilité de s'initier aux métiers du transport : la conduite, la maintenance des véhicules et des engins des travaux publics et agricoles (3.636), mais aussi aux métiers du tourisme et de l'hôtellerie (1.650), les métiers artistiques et ceux de l'artisanat (1.464), les fonctions administratives (1.220), les services et les industries diverses (1.317). Au niveau de la répartition des postes de formation par gouvernorats, on constate que les villes où le tissu industriel est bien développé comptent plus de places. C'est le cas, par exemple, des régions de Tunis avec 4.647 postes, de Sousse avec 4.086 postes, de Nabeul avec 2.870 postes, de Sfax avec 2.580 postes, de Monastir avec 2.211 postes, de Bizerte avec 1.630 postes... Dans d'autres régions, comme celle de Sidi Bouzid, le nombre de postes n'est que de 652 contre 940 à Siliana, 515 à Tataouine, 300 à Tozeur. A Kasserine, le nombre des postes de formation est plutôt élevé, avec 1.525.