…Ceux de la révolution et ceux de l'agression sioniste du 1er octobre 1985 contre la Tunisie La Presse — Hammam-Chatt a drainé, samedi après-midi, plusieurs listes de la circonscription de Ben Arous ayant choisi d'y entamer leurs campagnes électorales respectives pour la Constituante, en prévision du scrutin fixé au 23 courant. La journée d'hier coïncidait en effet avec le 26e anniversaire de l'agression israélienne barbare du 1er octobre 1985 contre la Tunisie, qui abritait, dans ladite localité, le QG de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). Excellente initiative de la part de ces listes, de l'avis de tous les présents, puisque les élections se dérouleront à la mémoire des martyrs de la révolution tunisienne et que le 1er octobre est également la journée des martyrs palestiniens et tunisiens tombés ce jour-là sur le champ d'honneur. Parmi ces listes, citons celles du Pôle démocratique moderniste, du Parti «Al Majd» (la gloire) et celle de la jeunesse indépendante «Al Wafa» (la fidélité - indépendants). Côte à côte, les drapeaux tunisiens flottaient au cours de ces cérémonies. Au cours desquelles, les manifestes électoraux ont été distribués, accompagnés de manifestes rappelant le mémorable sacrifice et les circonstances qui l'ont entouré. Manifestes qui ont appelé l'Etat tunisien à œuvrer en faveur de l'application de la résolution n°573, datée du 4 octobre 1985, du Conseil de sécurité de l'ONU qui avait fermement condamné l'agression et son auteur et reconnu le droit de la Tunisie aux réparations dues aux préjudices humains et matériels dont elle a été victime. Le nombre des martyrs ayant atteint 58 dont 18 Tunisiens. Cela sans compter les blessés dont ceux qui s'en sortiront avec des incapacités permanentes. Pour un musée des événements du 1er octobre 1985 Témoignages, propositions et visite sur les lieux de l'agression ont formé l'essentiel du programme du Parti «Al Majd» concernant la célébration des événements du 1er octobre 1985. La ville de Hammam-Chatt a été à cette occasion saluée pour avoir été martyre au moins deux fois, la précédente au cours des événements du 5 janvier 1950 au village de Borj Cédria qui avaient enregistré le martyre de trois hommes et de nombreux blessés parmi les ouvriers tunisiens qui étaient en grève et dont le mouvement a été sauvagement réprimé par les forces de l'occupant français. Ont aussi été rappelés dans le détail les faits de l'agression sioniste et son déroulement, la puissance technologique mise en œuvre afin de la préparer et la conduire depuis 3.000 km, la complicité de certaines superpuissances dont les Etats-Unis qui étaient au courant du projet, la puissance des frappes ayant nécessité l'utilisation d'armes internationalement prohibées et, enfin, la réaction de l'Etat tunisien qui avait pris une position très ferme et réussi à dissuader Washington d'utiliser son veto au Conseil de sécurité et ainsi fait voter la résolution n°573 déjà mentionnée. Les participants ont ainsi pu écouter le témoignage de journalistes, de militants dont l'un d'entre eux avait été emprisonné pour avoir participé à des manifestations contre l'agression, et de riverains. A cette occasion, le Parti «Al Majd» a proposé la création du musée destiné à sauvegarder la mémoire de ces événements et organisé une visite commentée sur les lieux de l'agression. Visite au cours de laquelle l'un des intellectuels de Hammam-Chatt a annoncé la création, ces derniers jours, du Centre Thaâlbi et Abou Jihad des études tuniso-palestiniennes qu'abrite la ville. Il a par ailleurs proposé que l'on ramène les dépouilles des martyrs inhumés au cimetière de Boukornine et leur consacrer un carré sur les lieux mêmes de l'agression. Mahjoub, tué, à 16 ans, par la barbarie sioniste «Mon fils avait juste 16 ans quand il est tombé en martyr ce jour-là», nous a confié, M. Hédi Jelleb, père de Mahjoub, la victime. L'adolescent travaillait chez un gargotier installé juste en face du QG de l'OLP et qui était sur les lieux au moment de l'agression. Et, les larmes aux yeux, de nous montrer la photo de son fils à la une d'un quotidien de la place. «Mon fils a été tué sur place, mais je n'ai pu constaté sa mort qu'à la morgue de l'hôpital Habib-Thameur à Tunis. Il a été complètement décapité et la jambe gauche totalement arrachée. C'était vraiment horrible». a-t-il poursuivi. Accompagné de son benjamin, frère du martyr, Hédi Jelleb était triste aussi parce que personne n'a voulu l'écouter lui et sa famille encore traumatisées. «On nous a parlé de dédommagements mais, jusqu'à aujourd'hui, nous n'avons rien reçu, à part une petite rente que nous verse l'OLP». C'est pour cela que la famille Jelleb est décidée aujourd'hui à lutter pour obtenir la reconnaissance de la mémoire du martyr Mahjoub et de ses droits légitimes à des dédommagements équitables.