Le coup d'envoi de la célébration du centenaire du grand homme de lettres Mahmoud Messadi a été donné vendredi dernier, par le ministre de la Culture, Azedine Beschaouech, et ce, à la maison de la culture de Tazarka. Cette manifestation, célébrée dans la ville natale du défunt, hier et avant-hier, et qui se poursuivra jusqu'à la fin du mois de juin 2012 dans le reste des régions, a programmé plusieurs activités culturelles qui commémorent l'homme et l'écrivain, retraçant son parcours professionnel et ses traces littéraires. Une performance théâtrale de cinq minutes environ, jouée par de jeunes acteurs, nous présentant les deux protagonistes (Ghaylan et Maymouna) du fameux livre philosophique Ass'sod (l'obstacle) de Messadi, dans une nouvelle lecture, traduisant la condition de l'homme révolté, vouée à l'échec et mettant en relief le thème de la soumission et de l'aliénation de l'Homme face à son destin, a ouvert la première journée de la manifestation. Elle a été suivie par un vernissage de deux expositions. La première, en photos, retrace la biographie personnelle et professionnelle de l'écrivain, alors que la seconde se centre sur des études et des analyses menées par des écrivains et des universitaires tunisiens sur les écrits de Messadi. Nous relevons, à ce titre, deux études sur les ouvrages Ass'sod et Haddatha Abou Hourayra kal de Tawfik Baccar, et une analyse de Nawar El Mâalmi, qui traite de la thématique du dilemme de l'eau et du feu dans le même Ass'sod. Une projection du documentaire intitulé «Messadi parle» de Frej Chouchène, couvrant la période 1984-2003, a été également programmée au cours de cette journée. Le documentaire nous a présenté des extraits d'entretiens télévisés enregistrés avec Messadi, où il parle de l'existentialisme et du dramatique, des thèmes qui ont marqué ses ouvrages et qu'illustrent ses fameuses citations «la littérature ne peut être que le drame» et «la vérité n'existe pas». La deuxième partie de la première journée a été relevée par l'intervention du ministre de la Culture, qui a annoncé que la maison de la culture de Tazarka portera désormais le nom de Mahmoud Messadi, un hommage vibrant à cette figure emblématique de la littérature et de la pensée tunisiennes et arabes, auteur de mawlid an'nisyan (naissance de l'oubli) qui ne sera ainsi jamais oubliée. «C'est là, une occasion de m'arrêter sur le parcours de mon professeur Messadi, au collège Sadiki et de revenir sur la relation personnelle qui m'a lié, pendant des années, avec lui. C'est un grand homme qui a toujours soutenu et défendu la cause palestinienne, le patrimoine et l'identité arabes», a-t-il souligné, entre autres. Il a annoncé également que la célébration du centenaire de Messadi se poursuivra jusqu'à la fin juin 2012, avec plusieurs activités et manifestations nationales et même internationales. «En effet, on a programmé 554 activités réparties en 335 activités culturelle, entre conférences et débats ayant pour thème la vie de l'écrivain et l'analyse de ses ouvrages, ainsi que 94 spectacles variés entre représentations théâtrales, des ateliers d'écriture dans différents genres : romanesque, poétique, et théatral. Cent-quinze foires documentaires et des expositions d' art plastique, comportant ses photos, seront programmées avec 5 adaptations de ses ouvrages sous forme de pièces théâtrales. Sur le plan international, une rencontre littéraire, avec la participation d'écrivains et d'intellectuels du monde arabe et étranger qui portera sur le thème de “Messadi, créateur et penseur : l'esthétique de l'écriture et les questions existentielles” sera programmée les 16, 17 et 18 décembre prochain, à Beït el Hikma, avec une commémoration de son centenaire à l'institut du monde arabe à Paris en janvier prochain», a annoncé le ministre. Au terme de la première journée, des interventions de personnalités, qui l'ont côtoyé de près, ont constitué une occasion de présenter des témoignages sur l'homme, l'écrivain, le politicien et l'enseignant. Nous citons à ce propos, celles de Frej Chouchène, Amel Moussa, Mahmoud Tarchouna et d'autres. La première journée a pris fin avec une représentation de la pièce théâtrale Lettre à ma mère de Salah Falah, et ce, au centre culturel Néapolis de Nabeul.