On ne peut pas parler de pénurie de lait car la production réelle existe, atteignant 1.200.000 litres quotidiennement. C'est aussi le cas pour l'eau minérale. Toutefois, le déséquilibre entre l'offre et la demande existe également, et ce, pour deux raisons : d'abord, la consommation quotidienne de lait a augmenté jusqu'à 1.500.000 litres; ensuite, nous sommes en période de basse lactation. Une troisième raison pourrait être invoquée qui est liée à l'arrêt d'exploitation de l'une des usines d'un producteur phare dans le secteur, l'usine Délice Laino de Jendouba, pour cause de perturbations sociales. A savoir que ce producteur de lait conditionné fournit 50 % de la demande nationale. Expliquant les raisons de l'augmentation de la consommation de lait, M. Dimassi précise que, d'une part, le commerce parallèle vers la Libye, très rentable pour ses adeptes, s'est beaucoup développé ces derniers mois et, d'autre part, contrairement aux rumeurs qui parlent d'exportation de lait conditionné vers ce pays frère, c'est la consommation intérieure qui augmente : " Nous avons par contre 400.000 à 500.000 frères libyens vivant actuellement parmi nous et qui consomment également du lait ". Selon M. Dimassi, des solutions sont en train d'être examinées et d'autres devraient être appliquées dans les prochains jours, comme l'augmentation de l'offre à 1.620.000 mille litres de lait par jour en puisant dans les stocks stratégiques et l'importation par les promoteurs privés de quantités suffisantes de lait – même chose pour l'eau minérale – auprès de pays européens essentiellement. Ce qui pose la question de savoir à quel prix ? " Les prix à la vente seront étudiés en fonction du pouvoir d'achat du consommateur tunisien. Nous avons déjà décidé leur exonération des droits de douane et de de la TVA ", explique le directeur général du commerce intérieur. Et d'ajouter que la spéculation, par contre, existe et qu'elle concerne également les œufs par exemple. " Les spéculateurs sont en train de s'enrichir aux dépens du citoyen et de l'Etat, c'est pourquoi la vigilance est de rigueur, surtout de la part du citoyen qui, tout en ayant raison de s'inquiéter de ce déséquilibre du marché, doit faire preuve de patience, car cette période est exceptionnelle et cette situation passagère ".