Le comportement de certains élèves ou parents étonne à plus d'un titre. Depuis le démarrage de l'année scolaire, le refus des enseignants se répète. Malgré la non-satisfaction des besoins de plusieurs institutions scolaires en professeurs ou instituteurs, ceux qui ont accepté leur affectation sont confrontés à des difficultés inattendues. Les élèves, soutenus parfois par les parents, boycottent les cours et appellent au remplacement des personnes désignées par les autorités éducatives en bonne et due forme. Les raisons invoquées sont multiples. Elles vont de l'accusation d'incompétence (stagiaires, suppléants) à l'appartenance à tel ou tel courant politique ou au comportement avec les élèves en passant par maints autres griefs les uns plus saugrenus que les autres. Des pétitions circulent même pour dénoncer ces enseignants dont quelques-uns ont accepté à contre cœur de faire ce métier et au poste où on les a désignés. Ces attitudes ont perturbé le déroulement des cours dans de nombreux établissements et créé un climat de défiance inédit entre les différentes parties. Heureusement que quelques administrations ont réussi à désamorcer la crise en concluant des ententes avec les parents ou les élèves ou les deux en même temps. Et dire que l'idée d'une telle attitude ne frôlait même pas les esprits il y a quelque temps ! Ce qui est sidérant, c'est de voir que ce phénomène s'est étendu à beaucoup d'établissements scolaires à tel point qu'on s'interroge sur sa spontanéité. Les doutes sont donc permis et l'existence d'une action concertée visant à entraver la bonne marche des institutions n'est pas à écarter. La nécessité de rester vigilant et de ne pas céder aux provocations est de mise auprès des acteurs de la scène éducative. Les parents ont, également, un rôle majeur à jouer auprès de leurs enfants. Ils ne devraient pas réagir intempestivement à la moindre rumeur ou aux fausses informations. Ils devraient travailler, en commun, avec la direction des établissements pour trouver une solution rapide à tout problème qui pourrait surgir. Ces mêmes parents devraient user de leur autorité pour faire entendre raison à leurs enfants et les persuader d'accorder l'intérêt qu'il faut à leurs études. Quant aux autorités ou du moins aux commissariats régionaux à l'éducation, ils devraient sortir de leur inaction et fournir l'information exacte et rapide pour couper court à toute velléité de blocage de la part des uns ou des autres. La réaction doit être prompte et appropriée. Car dans beaucoup de cas, des malentendus ont surgi à cause de l'absence de données claires et précises (comme les délais d'affectation des enseignants, le remplacement des défaillants par des suppléants, la question du bonus de 25% au bac…). Au cours de cette étape assez délicate, nos jeunes peuvent être facilement détournés de leurs buts pour servir des desseins partisans. Ne laissons pas exploiter nos enfants sous les prétextes les plus fallacieux qui circulent sur la Toile. La manipulation est devenue une arme dangereuse qui menace directement les jeunes (élèves et étudiants).