Environ 10.000 enfants, de moins de 6 ans, attendent chaque année d'intégrer une classe préparatoire. Mais l'école, jusqu'à maintenant, n'arrive pas à soutenir le rythme. Selon les statistiques officielles, les élèves inscrits en première année primaire qui ont reçu un enseignement préscolaire représenteraient 72 %. Pourtant on s'attendait à atteindre les 100 % depuis 2009. C'est-à-dire une généralisation de cet enseignement et son extension à tous les établissements primaires du pays. Ce retard serait dû à plusieurs facteurs dont l'absence de volonté politique, le manque d'infrastructure, le recrutement d'instituteurs etc… Actuellement seuls près de 2500 établissements primaires sur plus de 4500 parviennent à accueillir les moins de 6 ans. Il s'agit, certes, d'efforts louables mais le chemin semble encore long. Car il y a encore des gouvernorats où il n'existe pas ce genre d'enseignement. Et là où cela existe on ne peut que constater quelques insuffisances assez importantes. On compte près de 50.000 scolarisés encadrés par plus de 2500 institutrices (surtout) et instituteurs. Ces petits reçoivent un « enseignement » spécifique basé particulièrement sur l'animation. Ils sont organisés en groupes de près de 17 enfants. Dans la réalité, il en va autrement puisqu'on trouve dans certaines écoles des groupes de 20 ou 25 élèves. C'est ce grand nombre d'effectif qui fausse les statistiques. Devant la demande accrue, les institutions ne peuvent accueillir que 5000 à 5500 enfants par an répartis sur plus de 2600 groupes. Soit environ 350 nouveaux groupes dans autant d'écoles annuellement. Les établissements qui restent manquent surtout d'espace. Ils sont obligés de construire de nouvelles salles ou d'en aménager d'autres. Avec les budgets dont ils disposent, ils sont souvent incapables d'honorer cet engagement. Les autorités sont appelées à achever le plus vite possible la généralisation du préscolaire pour donner les mêmes chances à toutes les régions du pays. Les fonds provenant des droits d'inscription (en effet l'enseignement est dispensé moyennant 15 dinars par mois et par élève) peuvent être exploités et pourraient contribuer à résoudre ces petits obstacles. Mais la société civile peut participer à cette action en fournissant aux écoles des équipements ludiques et pédagogiques destinés aux petits enfants. De plus il faudrait faire mieux connaître ce créneau auprès du plus grand public.