L'unité de contrôle des médias publics et privés, relevant de l'Isie, a présenté, hier, son deuxième rapport sur la couverture par les médias des acteurs politiques, partis et candidats à l'élection de l'Assemblée nationale constituante. La période, objet de l'observation, concerne cette fois la campagne électorale proprement dite et s'étend du 1er au 13 octobre 2011. La panoplie des médias observés est très large comptant neuf journaux quotidiens, trois journaux électroniques, neuf chaînes de télévision nationales et privées, 13 radios nationales et régionales, auxquels il faut ajouter les radios privées et les chaînes de télévision étrangères dont El Jazira, France 24, Al Moustakilla, Ettounoussia et TV5. Les résultats enregistrés par l'unité de contrôle mettent en exergue des similitudes entre les médias ainsi que des différences. Dans le chapitre des similitudes, l'unité de contrôle fait état de la neutralité des médias dans leur couverture des acteurs politiques, à l'exception de la chaîne Al Moustakilla qui s'est consacrée à la propagande pour son propriétaire, et de la quasi-absence des femmes politiques dans les médias. Pour les femmes, c'est Nessma TV qui vient en tête en leur consacrant 25% de son temps. Du côté des journaux, «on est très loin de la parité», indique la responsable du monitoring des médias. Les différences ont été constatées, quant à elles, au niveau de l'espace réservé aux acteurs politiques ; espace mesuré en cm2 dans les journaux et en temps de parole et d'antenne dans les médias audio-visuels. «En matière de répartition de l'espace entre les acteurs politiques, les médias n'ont pas été équitables. Certains n'ont pas caché leur partialité», précise-t-elle. Par contre, Echourouk vient en tête pour ce qui concerne l'espace consacré à la couverture des acteurs politiques, suivi de La Presse. Le rapport mentionne également le manque de reportages et d'enquêtes et la dominance des papiers informatifs dans tous les journaux. Du côté de l'audiovisuel, les médias publics, télévisions et radios, viennent au premier rang au niveau de la couverture de la campagne électorale, puisqu'ils ont eu l'exclusivité de la transmission des interventions enregistrées des candidats aux élections. Les médias audiovisuels privés ont, de ce fait, favorisé les débats qui ont été plus nombreux sur Express FM et plus neutres sur Shems FM. La situation est totalement différente du côté des journaux électroniques, notamment Webmanager center, Buisnessnews et Ettounissa. Le rapport relève de la partialité dans certains articles et une connotation polémiste dans d'autres. Le rapport indique également que ces journaux ne se sont pas intéressés aux acteurs politiques autant qu'aux élections. A propos des médias étrangers, l'unité signale dans son rapport un très faible intérêt de ces médias pour la couverture médiatique de la campagne électorale et des acteurs politiques tunisiens. Raison imputée à l'interdiction, par l'Isie, des interviews des candidats aux élections de la Constituante par les médias étrangers. M. Sami Ben Slama, membre de l'Isie, coordinateur de l'unité de contrôle, expliquera ce point en affirmant que la loi tunisienne n'interdit pas aux médias étrangers de contacter les candidats à la Constituante mais qu'il s'agit d'une mesure d'équité vis-à-vis des médias nationaux.