Les Clubistes étaient libérés au coup de sifflet final. C'est qu'à défaut de victoire, l'équipe a réussi à mettre sous l'éteignoir les velléités des «Stars». Pour décrocher son billet en finale, le Club Africain a su manœuvrer avec doigté et a surtout tenté de gérer l'avance du match aller, conscient de la valeur de l'adversaire et de l'enjeu... Au final, le CA a assuré l'essentiel en se qualifiant pour l'apothéose continentale. Au bout d'une campagne africaine difficile, mais intelligemment négociée, le onze de Faouzi Benzarti a su braver avec succès les obstacles qui se sont dressés, faisant bon cœur contre mauvaise fortune, retrouvant par la suite des couleurs (loin de ses bases), puis, une fois le rythme de croisière atteint, c'est un CA retrouvé et motivé qui a tracé sa destinée. Soulagé au coup de sifflet final, le technicien clubiste n'a pas pour autant tari d'éloges à l'égard des Nigérians : «Nous avons eu chaud, car on a joué avec le feu, mais une place en finale se mérite et demande beaucoup d'application tactique. Aujourd'hui, il nous a manqué Soltani et Mechergui, mais le groupe s'est bien comporté en l'absence de ses deux atouts offensifs. Vous savez, sans chercher des circonstances atténuantes (en raison du rendement inconstant du CA), nous avons souffert des choix restreints tout au long de cette compétition (liste africaine oblige), alors que ce soir, l'adversaire en voulait plus et n'a pas manqué de nous le faire savoir... Nous avons prévenu les joueurs tout au long de la semaine. Les “Stars” avaient tout à gagner et rien à perdre. Nous ne sommes toutefois pas tombés dans leur piège, sachant que nos bases arrières ont tenu bon. On a eu des sueurs froides en cours du match, mais notre bloc était assez dense pour contenir certains “rush” adverses. Ce soir, la principale satisfaction est d'ordre défensif. Nous en sommes à quatre matchs consécutifs sans encaisser de but et cela n'est pas à dédaigner. Le CA a atteint un palier sans pour autant avoir bénéficié du soutien de ses inconditionnels supporters. Maintenant, tout est de l'ordre du possible...» Coaching payant La qualification du CA a mis du temps à se dessiner, et ce, en dépit d'une stratégie de jeu qui cadre avec le profil de l'adversaire et les qualités des joueurs clubistes. Adossé à un Ziadi endurant, le CA a évolué de manière classique tout au long de la première mi-temps. Alexis au ratissage et Regueï au décalage (tantôt à droite et de temps à autre sur le côté opposé) ont tenté d'écarter le jeu et de combiner avec les latéraux, mais Ressaïssi et Haddadi ont péché par manque d'initiative et de culot pour espérer titiller les excentrés adverses. Animateurs de couloirs, Mouihbi et Dhaouadi ont permuté plus d'une fois, mais les relayeurs «rouge et blanc» (Ziadi et Regueï) manquaient de précision et de vista pour servir les «flèches» clubistes dans le dos de leurs anges-gardiens respectifs. Plus bas, la défense s'est, certes, montrée intraitable la plupart du temps, mais il aura fallu toute la maîtrise de Ben Ayoub pour parer au plus urgent quand l'adversaire s'est montré menaçant. Satisfait, le portier international du CA était aux anges en fin de match, bien qu'il n'occulte pas le mérite des Nigérians : «L'objectif est atteint. Nous avons souffert et cravaché dur pour ne pas nous faire coiffer au poteau. L'avantage conséquent pris à l'aller s'est avéré une arme à double tranchant. Notre groupe est perfectible et l'appétit vient en mangeant. N'oublions pas que nous sommes dans une période de transition, mais nos ambitions sont grandes. Nous voulons décrocher la lune, mais nous gardons les pieds sur terre. Nous sommes conscients de nos forces, mais aussi de ce qui doit être revu. Les Nigérians ont bien négocié la partie. Ils ont évolué sans calculs, prenant des risques et créant le surnombre sans pour autant assurer leurs arrières (à découvert). Leur mérite est d'autant plus grand qu'ils n'ont pas abdiqué jusqu'au coup de sifflet final». Si les joueurs sont à féliciter pour cet accomplissement (alors que le meilleur est à venir), le «coaching» du staff technique clubiste a de toute évidence été payant. Alors que l'adversaire était menaçant (vers l'heure de jeu), Mouihbi cède sa place à Akremi en vue d'ériger un second rideau défensif devant les coéquipiers d'Ojo Dayo. Puis, Nafâa Jebali est incorporé à la place d'Ezechiel (nerveux) en vue de carrément «bétonner» le couloir droit, source de danger... Le dispositif était en place pour gérer cette interminable fin de match. Le CA a su résister et aurait même pu marquer n'eut été le manque de discernement de ses avants. Résultat : le club de Bab Jédid est en finale et dispose d'une réelle opportunité d'étancher sa soif de trophée.