• 102.000 vols ont été annulés à travers le monde • Les compagnies aériennes ont perdu au moins 1,7 milliard de dollars (1,25 milliard d'euros) à cause du nuage de cendres volcaniques BRUXELLES (AP) — L'embellie s'est poursuivie hier dans le ciel européen, avec au moins 21.000 vols prévus, sur un total de 28.000 habituellement assurés un jour de semaine, selon l'agence de la navigation aérienne Eurocontrol. Il faudra encore plusieurs jours pour purger le système engorgé par l'annulation d'environ 102.000 vols à travers le monde. Après une semaine de pagaille causée par le nuage de cendres émanant d'un volcan islandais, la noria des avions a repris aux principaux aéroports européens — Heathrow près de Londres, Roissy-Charles-de-Gaulle près de Paris, et Francfort. Certaines restrictions demeuraient cependant en Grande-Bretagne, Irlande et France. En Allemagne, l'aviation civile a annoncé hier la réouverture totale de son espace aérien, le plus fréquenté d'Europe. Mardi, 800 vols avaient été autorisés. Selon l'agence gouvernementale Deutsche Flugsicherung, la situation météorologique a permis de rouvrir totalement l'espace aérien de l'Allemagne, le plus fréquenté d'Europe en temps normal. Dans un communiqué, elle note que la concentration de cendres dans le ciel a considérablement décru et continuera à chuter, en raison des conditions météorologiques. Tous les aéroports allemands, dont celui de Francfort, devraient fonctionner normalement d'ici la fin de la journée, ajoute-t-elle. Le patron de la Lufthansa, Wolfgang Mayrhuber, s'est dit satisfait de cette réouverture. La quantité de cendres dans l'espace aérien allemand est si basse qu'il n'y a ''absolument aucun danger'', a-t-il dit sur la chaîne ARD. La première compagnie allemande prévoyait d'assurer 500 vols hier, contre 1.800 pour une journée normale. M. Mayrhuber a affirmé qu'il ne demanderait aucune aide de l'Etat. ''Nous n'avons pas besoin d'un sauvetage ni d'un parapluie'', a-t-il lancé. Les Pays baltes ont également rouvert leur espace aérien hier, tandis que la compagnie à bas coûts Ryanair a annoncé une reprise de ses vols dans une ''proportion substantielle'' dans le nord de l'Europe à partir d'aujourd'hui à 04h GMT, plus tôt que prévu. Alors que d'importantes parties de l'espace aérien européen ont désormais rouvert, le secrétaire d'Etat français aux Transports Dominique Bussereau a tablé sur LCI sur un retour à la normale ''avant le week-end''. Il a ajouté que les prélèvements des cendres volcaniques réalisés ces derniers jours étaient ''bons''. Selon la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), ''tous les aéroports français sont ouverts'' et 100% des vols long-courriers et au moins 75% des moyen-courriers devaient être assurés hier. Certaines destinations vers le nord de l'Europe peuvent rester suspendues ''en fonction des évaluations techniques en cours et des conditions d'accès à ces pays'', rappelle la DGAC. L'Association internationale du transport aérien (IATA) a fait savoir hier que les compagnies aériennes avaient perdu au moins 1,7 milliard de dollars (1,25 milliard d'euros) à cause du nuage de cendres volcaniques. Durant les trois premiers jours de fermeture des aéroports, les compagnies ont perdu 400 millions de dollars (300 millions d'euros) de recettes par jour. La fermeture des aéroports durant six jours a eu un effet ''dévastateur'' pour les compagnies aériennes, a estimé le directeur général de IATA, selon qui il leur faudra trois ans pour se remettre. En Islande, le volcan ne montre aucun signe d'une diminution de son activité, selon Pall Einarsson, un géophysicien de l'Institut des sciences de la terre à Reykjavik. ''Nous ne pouvons pas dire quand l'éruption s'achèvera'', a-t-il déclaré. Mais ''la production de cendres diminue et est vraiment négligeable pour le moment''.