Par Foued ALLANI Nullement symbolique comme l'ont laissé croire certains observateurs, l'accession, lundi, de la Palestine au statut de membre à part entière au sein de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, les sciences et la culture (Unesco) constitue, en effet, un pas de géant sur le chemin de la reconnaissance par l'ONU de son statut de membre à part entière après la demande déposée dans ce sens par le président Abbas, le 23 septembre dernier. Devenue ainsi membre à part entière à l'Unesco après avoir été un simple membre observateur depuis 1974, la Palestine est considérée depuis lundi, au sein de cette agence onusienne, comme un Etat, ce qui va lui permettre de défendre par la force de la loi sa souveraineté culturelle, clé de voûte de sa souveraineté intégrale. C'est ainsi qu'il est désormais plus facile pour la Palestine, bien soutenue en cela par la majorité des peuples de l'humanité, de barrer efficacement la route aux multiples assauts et agressions sionistes visant sans aucun droit la judaïsation de ce pays au patrimoine impressionnant dont une bonne partie est intimement liée à l'héritage sacré monothéïste judaïque, chrétien et musulman. Legs qui a toujours été l'affaire des enfants de ce pays, génération après génération sans discontinuité aucune. Ces derniers ont su le sauvegarder et le gérer d'une manière intègre, honnête et équitable. Le sionisme, et c'est connu, étant une idéologie colonialiste, raciste et expansionniste dont les arguments se fondent sur la falsification de l'histoire et la propagande mensongère, Israël et son protecteur, les Etats-Unis, ont tout de suite réagi négativement à cette victoire internationale qui ne manquera pas de les isoler davantage sur la scène internationale. En décidant de suspendre sa participation financière à l'Unesco, Washington n'a fait que confirmer ainsi le caractère hégémonique de sa politique internationale et de sa vassalité à Israël dès qu'il s'agit des intérêts, d'ailleurs le plus souvent contre la légalité internationale, de cet Etat belliqueux. Ce qui démontre encore une fois le caractère stratégique (et non symbolique) de cette victoire de la Palestine dans sa quête vers la pleine reconnaissance internationale. Armée ainsi de son nouveau statut, la Palestine pourra mieux faire face aux divers allégations et dangers qui guettent son identité et dont le principal auteur est le sionisme mondial et son bras, Israël, soutenus dans leurs sombres desseins par une armada de pseudo-archéologues, historiens, anthropologues, linguistes, archivistes et même philosophes, ainsi que des médias inféodés aux abois à longueur de journée, et tard dans la nuit. Comble de son arrogance et de sa petitesse d'esprit, Israël a même essayé de confisquer le patrimoine culinaire des Palestiniens et de leurs voisins en prétendant la propriété culturelle de certains plat tels que la «taboulé» ou le «hommos». La Palestine projette d'ailleurs d'adhérer incessamment à la convention internationale du 17 octobre 1972 sur la protection du patrimoine mondial et d'inaugurer son action par la demande officielle de l'inscription de Beït Lahm où est né Jésus (la paix de Dieu sur lui) sur la liste du patrimoine universel de l'humanité après l'avoir fait depuis le 7 février dernier par le biais de l'Autorité palestinienne. Demande qui aura, certainement, un bien meilleur accueil que précédemment. La Palestine vise également à faire inscrire sur cette même liste la ville d'Al Khalil, y compris le Tombeau des Patriarches, Ariha, Naplouse, etc. La bataille culturelle la plus décisive aura pour théâtre la ville sacrée d'Al Qods qui abrite la mosquée Al Aqsa, l'église du Saint-Sepulcre, le Dôme du Rocher et la vieille ville en général. Les sionistes qui s'échinent à vouloir démolir la Mosquée Al Aqsa sous prétexte qu'elle a été construite sur les vestiges du Temple de Souleïman et qui n'ont jusqu'ici pu apporter aucune preuve pouvant appuyer leurs allégations, devront dorénavant réfléchir plusieurs fois avant de perpétrer leurs attaques contre la mosquée sacrée et son esplanade. L'on devrait s'attendre donc, dans les jours qui viennent, à des réactions israéliennes d'autres types. Des actes d'arrogance et des attaques armées et autres attitudes et gestes provocateurs et de représailles afin d'essayer de démontrer à ses alliés que l'acceptation de la Palestine au sein de l'Unesco était une faute grave. En vain car le train de l'histoire est en marche et la Palestine sera le point d'appui des peuples libres pour se dégager de l'hégémonie américaine et sioniste qui menace la paix dans le monde.