C'est en vue de soutenir la création de projets dans le secteur agricole et d'offrir aux jeunes porteurs d'idées de projets l'accompagnement et l'encadrement nécessaires que l'Apia a mis en place deux programmes, à savoir le programme de formation des jeunes promoteurs, d'une part, et les pépinières d'entreprise, de l'autre. S'agissant du programme de formation des jeunes promoteurs, il a démarré en 1999 avec pour principaux objectifs d'aider les jeunes promoteurs à investir dans le secteur agricole et à créer des exploitations agricoles modernes. Deux types de formation sont dispensés dans le cadre de ce programme : il s'agit d'une formation générale, dont la durée est de quinze semaines et d'une autre spécialisée, dont la durée varie entre dix et douze semaines. Les modules traités se rattachent à la création d'entreprise, la formation technique, la création et la gestion des projets. A ce jour, ce sont 94 sessions de formation générale pour 1.536 jeunes promoteurs, 22 sessions de formation spécialisée pour 280 jeunes promoteurs et 7 sessions de mise à niveau pour 95 bénéficiaires qui ont été organisées dans le cadre de ce programme. Soit au total 123 sessions qui ont bénéficié à 1.911 jeunes promoteurs, dont 374 diplômés du supérieur. L'évaluation de ce programme a permis de relever certaines failles, notamment une insuffisance au niveau des critères de sélection préétablis des candidats à la formation, un manque d'encadrement et de suivi après la formation et un manque de formation pratique sur les exploitations agricoles. Tous ces facteurs engendrent, précise M.Maher Yaâcoub, directeur central de l'encadrement et de la formation des promoteurs à l'Apia, un taux de réalisation faible; en effet, 35% seulement des jeunes formés réalisent leur projets. Pour pallier à ces insuffisances, on a pensé à un ensemble d'actions à entreprendre pour la période future, le but étant d'atteindre un taux de réalisation de 80%. Ainsi, les candidats désireux de suivre une formation et de créer leurs projets devront, désormais, présenter un dossier plus complet qui comportera tous les documents techniques relatifs à la qualité de la terre à exploiter. L'Apia compte, en outre, prendre en charge et former des coachs qui veilleront à accompagner les jeunes promoteurs durant toutes les phases de la création du projet, ils veilleront, également, à aider le jeune à identifier une idée de projet ; dans le cas où il n'en a pas ainsi qu'à l'accompagner lors de la phase de préparation du dossier et des documents administratifs nécessaires. Vingt coachs seront formés durant le premier trimestre 2012, en attendant qu'ils soient opérationnels d'ici le mois de mars, et pour assurer l'accompagnement des promoteurs durant les mois à venir, ce sont les cadres régionaux de l'Apia qui assureront cette tâche après avoir suivi une formation d'une semaine. Un centre d'appui à la formation agricole «On réfléchit, par ailleurs, à créer un centre d'appui à la formation agricole, qui sera une sorte de centre modèle qui abritera les cycles de formation non dispensés par l'AVFA, notamment pour les projets innovants et où sera effectué le dispatching des modules de formation. Il pourrait, également, abriter un incubateur et une nouvelle pépinière qui sera ouverte à tous les jeunes et non seulement aux diplômés du supérieur», annonce M.Yaâcoub à propos des perspectives futures de la formation destinée aux jeunes promoteurs agricoles. S'agissant des pépinières d'entreprises agricoles, une convention a été signée à ce propos entre l'Apia et l'Iresa en mai 2002, cette convention incite à la création de pépinières d'entreprises au sein des établissements d'enseignement supérieur agricole. Dans une première étape, trois pépinières ont été créées, respectivement à l'Institut national agronomique de Tunis, à l'Institut supérieur d'agronomie de Chott Meriem et à l'Ecole nationale des ingénieurs de l'équipement rural de Medjez El Bab. En juillet 2008, on a décidé de généraliser la création des pépinières dans tous les établissements d'enseignement supérieur agricole et le nombre total des pépinières d'entreprises a atteint les 15. Dix-sept spécialités, telles la pêche, l'industrie alimentaire et la biotechnologie y sont développées. L'objectif de ces pépinières, souligne M.Yaâcoub, est, surtout, d'encourager la création de projets innovants et de valoriser les résultats de la recherche scientifique. Ces pépinières offrent, en outre, aux diplômés du supérieur porteurs d'idées innovantes l'accompagnement nécessaire durant toutes les étapes de la création, ainsi que l'hébergement, dont ils ont besoin. La pépinière se présente enfin comme un outil qui sert à l'ouverture des établissements de l'enseignement supérieur sur le milieu extérieur. Entre autres services dispensés par ces pépinières, on trouve l'organisation de journées d'information et d'ateliers sur l'entrepreneuriat au profit des étudiants et des diplômés universitaires et l'organisation de workshops et de tables rondes en coordination avec des experts professionnels et des compétences scientifiques. La pépinière continue à soutenir le jeune promoteur lors de la recherche des sources de financement ainsi que durant l'octroi des avantages prévus par le Code d'incitation aux investissements. A cet effet et en vue de faciliter le financement des projets, les pépinières d'entreprises agricoles ont conclu douze conventions avec des institutions bancaires. Toutefois, l'évaluation de l'apport des pépinières d'entreprises en matière d'investissement agricole privé a permis de constater un certain nombre de faiblesses, telles l'insuffisance des ressources humaines et matérielles, l'absence d'un minimum de ressources matérielles chez la plupart des jeunes diplômés et l'insuffisance au niveau de l'encadrement et de l'accompagnement sur exploitation agricole. Pour faire face à ces faiblesses et optimiser le rôle joué par les pépinières, plusieurs actions sont envisagées par l'Apia dans le cadre de son programme futur. M.Yaâcoub cite, à ce propos, l'idée de créer des incubateurs au sein des pépinières, réalisation qui permettra d'expérimenter de nouveaux créneaux et d'évaluer leur degré de réussite et de décider à la lumière des résultats de les classer ou de valoriser la recherche par des projets. Actuellement, deux pépinières, à savoir celles de Monastir et de Bizerte, ont démarré cette expérience et ont installé des stations pilotes pour expérimenter les nouveaux projets. Toutefois, note M.Yaâcoub, note but est d'avoir un cadre réglementaire pour organiser ces incubateurs et les généraliser à toutes les pépinières.