Les agents de sécurité de la Steg sont en colère. Ces derniers, qui travaillaient jusqu'ici dans le cadre d'un accord établi depuis des années avec des entreprises de sous-traitance, s'inquiètent pour leur avenir. Un retour en arrière est nécessaire pour comprendre la situation. Au cours du mois de février dernier, le gouvernement provisoire avait pris la décision de supprimer la sous-traitance dans le secteur public, en annulant la circulaire 35 relative à la sous-traitance dans l'administration et les établissements publics. Un accord a été établi avec l'UGTT afin de mettre fin au calvaire vécu par des milliers d'agents travaillant pour la plupart en situation irrégulière, dans le cadre d'accords conclus entre des entreprises de sous-traitance et des sociétés publiques. En vertu de ce dernier, les entreprises publiques ne peuvent plus conclure d'accords de sous-traitance. Celles qui ont déjà établi des contrats au cours des années passées n'ont plus le droit de les renouveler. Quant aux ouvriers qui exercent dans les entreprises de sous-traitance, ils devront être automatiquement recrutés, dans un délai qui ne dépasse pas trois mois, par les entreprises publiques avec lesquelles ils travaillaient sous contrat, après négociations entre les parties administratives et syndicales dans chaque entreprise. Les salaires qu'ils percevront doivent être équivalents au coût de l'opération de sous-traitance et ne pas dépasser les salaires des ouvriers titulaires. Cet accord a été établi pour mettre fin à l'injustice ainsi qu'aux conditions précaires dans lesquelles travaillaient les agents jusqu'ici. En théorie. Mais en pratique, certaines entreprises publiques ne se sont toujours pas décidées à mettre en application cette décision gouvernementale. Dans le cas de la Steg, il y a bien eu rupture de contrat avec les entreprises de sous-traitance qui ont mis fin à leurs activités, mais la situation des agents de sécurité n' a toujours pas été régularisée jusqu'ici. « Nous sommes près de mille trois cents agents travaillant dans les entreprises de sous-traitance qui avaient établi un contrat avec la Steg, a observé Nidhal Zanouri, agent de sécurité. La plupart d'entre nous avons au compteur plus de dix ans d'ancienneté. Certains ont même vingt ans d'ancienneté. Pourtant, nous étions tous contractuels. Nous percevions juste un salaire à la fin du mois sans bénéficier de nos autres droits. Aujourd'hui, ces entreprises ont fermé leurs portes et nous nous retrouvons à la rue alors que nous avons des familles à nourrir ». Alors que l'accord établi entre l'Etat et l'UGTT prévoit l'intégration des agents par l'entreprise publique en cas de rupture de contrat avec les entreprises de sous-traitance, la Steg n'a toujours pas décidé de titulariser les agents qui travaillaient jusqu'ici sous contrat de sous-traitance. Une situation devenue intolérable pour les agents qui ont décidé de faire un sit-in devant le siège de la société.