La Tunisie demeure-t-elle attractive ? Plusieurs chefs d'entreprise et investisseurs étrangers se posent cette question à la suite des dégâts subis par plusieurs entreprises étrangères installées en Tunisie. Aujourd'hui, les questions de la stabilité politique, de la reprise économique, de la mise en place de la Constituante ne sont plus au centre des inquiétudes, malgré la poursuite des grèves et des revendications observées dans plusieurs entreprises. Mais les négociations avec l'Ugtt et le patronat de l'Utica ont abouti à la résolution de beaucoup de problèmes. La reprise des activités de ces entreprises témoignent, si besoin est, de la volonté des investisseurs étrangers de promouvoir la Tunisie, qui «demeure un site d'investissement attractif jouissant d'un capital de confiance lui permettant d'être une destination privilégiée pour tout investisseur», relèvent les chefs des entreprises étrangères installées en Tunisie. Le climat des affaires vit aujourd'hui une profonde métamorphose. Plusieurs secteurs ont été gravement affectés par les troubles sociaux de ces derniers temps. Cependant, les investisseurs croient encore à la Tunisie même aux périodes les plus dures. Ils ont même renforcé leur présence avec le retour de la stabilité politique et sécuritaire dans le pays, désormais condition préalable à la poursuite de la reprise économique. La rencontre de réflexion, organisée récemment à l'Utica avec la collaboration des chambres mixtes de commerce et d'industrie portant sur la situation sociale et les perspectives des entreprises étrangères installées en Tunisie, a été une occasion renouvelée pour les chefs d'entreprise et les investisseurs étrangers pour mettre le focus sur les problèmes sociaux rencontrés par les entreprises étrangères en Tunisie, identifier les voies et les moyens à mettre en œuvre pour améliorer l'environnement de leurs activités et assurer les conditions favorables à leur développement. «La situation et l'environnement sociaux après la révolution est une difficulté que nous vivons encore. On ne peut surmonter cette situation sans consentir des efforts supplémentaires aussi bien par l'administration que par les entreprises et la société civile pour pouvoir faire face à cette nouvelle «tendance», celle des occupations des lieux et des droits sociaux», explique l'un des chefs d'entreprise. Le nombre des grèves est passé de 244 en 2008, à 247 en 2009, 125 le 17 décembre 2010 et 326 en 2011. «Cette situation devrait s'arranger dans les jours à venir, surtout après la stabilité observée au niveau des syndicats, sachant que la configuration de la structure des syndicats s'est améliorée. Ces syndicats vont certes apporter un nouveau dialogue social, qui était auparavant encadré et contrôlé par l'administration». Les chefs d'entreprise ont exprimé leur souhait de la mise en œuvre d'un projet social représentant un fer de lance visant l'amélioration de l'environnement des affaires en Tunisie. D'après leurs appréciations, certains d'entre eux ont eu à faire face à des revendications sociales mais affirment les avoir gérées sans difficultés. D'autres précisent que les revendications sociales et les mouvements de protestation, qui ont eu lieu dans leurs entreprises, sont légitimes, et ce sont les structures syndicales qui ont traité tous les dossiers socioprofessionnels dont celui de la sous-traitance et ont établi un dialogue social franc avec les ouvriers. Ces structures ont veillé également à l'encadrement des ouvriers et à la détermination des priorités en matière de revendications, en vue de garantir leurs droits, d'une part, et préserver les investissements et les emplois dans le pays, d'autre part.